Résumé de la décision
La commune de Saint-Beauzeil a été condamnée pour non-exécution d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 12 juillet 2016, qui annulait une délibération autorisant l'aliénation d'une portion de chemin rural. La cour a enjoint la commune de régulariser cette cession ou, à défaut, de saisir le juge du contrat. La commune n'ayant pas respecté cette injonction, une astreinte de 100 euros par jour de retard a été prononcée, ainsi qu'une condamnation à verser 1 000 euros à M. B... pour ses frais de justice.
Arguments pertinents
1. Inexécution de l'arrêt : La cour a constaté que la commune n'avait pas mis en œuvre les mesures nécessaires pour exécuter l'arrêt du 12 juillet 2016. Elle a simplement tenté d'obtenir une rétrocession amiable sans engager de procédure régulière pour une nouvelle délibération. La cour a affirmé que "la commune de Saint-Beauzeil n'a pas exécuté l'arrêt du 12 juillet 2016 en dépit du large délai dont elle a disposé".
2. Astreinte : La cour a décidé de prononcer une astreinte de 100 euros par jour de retard, soulignant que cette mesure vise à inciter la commune à se conformer à l'arrêt. Elle a précisé que l'astreinte courra jusqu'à l'exécution complète de l'arrêt.
3. Frais de justice : En application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la commune a été condamnée à verser 1 000 euros à M. B... pour couvrir ses frais non compris dans les dépens, en raison de sa position de partie perdante.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 911-4 du code de justice administrative : Cet article permet à une partie intéressée de demander l'exécution d'un jugement ou d'un arrêt en cas d'inexécution. La cour a appliqué cet article pour justifier la demande d'astreinte, en précisant que "la juridiction saisie procède à cette définition" des mesures d'exécution.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que la partie perdante peut être condamnée à verser une somme pour couvrir les frais exposés par l'autre partie. La cour a appliqué cet article pour ordonner à la commune de Saint-Beauzeil de verser 1 000 euros à M. B..., en considérant que "la commune de Saint-Beauzeil, partie perdante à l'instance, doit supporter les frais exposés par M. B...".
3. Régularisation des actes administratifs : La décision souligne l'importance de respecter les procédures administratives pour la régularisation des actes, en rappelant que la commune devait soit régulariser la cession par une nouvelle délibération, soit saisir le juge du contrat. La cour a noté que la commune n'a pas démontré avoir engagé une procédure régulière, ce qui constitue une violation des obligations qui lui incombent.
En conclusion, la décision met en lumière les obligations des collectivités locales en matière d'exécution des décisions judiciaires et les conséquences d'une inexécution, tant sur le plan financier que procédural.