Résumé de la décision
La SAS Jean Egreteaud a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Bordeaux qui avait rejeté sa demande de décharge, ou, subsidiairement, de réduction des cotisations de taxe sur les surfaces commerciales pour les années 2010 et 2011. Le tribunal a examiné si la société, qui commercialise des véhicules neufs et d’occasion, était assujettie à cette taxe en vertu des dispositions légales applicables. En conclusion, la cour a rejeté la requête de la SAS Jean Egreteaud, confirmant que la société était dûment assujettie à la taxe demandée.
Arguments pertinents
1. Applicabilité de la taxe : La cour a affirmé que la vente de véhicules automobiles entre dans le champ d'application de la taxe sur les surfaces commerciales, conformément à la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972, qui impose cette taxe aux magasins de commerce de détail dont la surface de vente dépasse 400 mètres carrés.
> "La vente de véhicules automobiles, d'ailleurs expressément visée par le décret du 26 janvier 1995… entre dans le champ d'application de la taxe sur les surfaces commerciales."
2. Charge de la preuve : La SAS Jean Egreteaud a accepté la proposition de rectification de l’administration fiscale et supporte la charge de la preuve concernant le caractère exagéré de l’imposition. La cour a souligné qu'elle ne démontrait pas suffisamment l'existence d'opérations de transformation rendant les véhicules d'occasion exemptés de cette taxe.
> "Elle a accepté la proposition de rectification... supporte, en application de l'article R. 194-1 du livre des procédures fiscales, la charge de la preuve du caractère exagéré de l'imposition."
3. Interprétation des réductions de taux : Les références à la doctrine fiscale et aux bulletins officiels n'ont pas permis de remettre en cause l'interprétation de la loi telle qu'appliquée par l'administration fiscale.
> "Les énonciations invoquées sur le fondement de l'article L. 80 A du livre des procédures fiscales… ne donnent pas une interprétation différente de celle dont l'administration fiscale a fait application."
Interprétations et citations légales
1. Loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 - Article 3 : Il est stipulé que pour être assujetti à la taxe, un magasin doit réaliser un chiffre d'affaires minimum et avoir une surface de vente supérieure à 400 mètres carrés. La définition de la surface de vente inclut les espaces affectés à la circulation de la clientèle, ce qui est applicable à la SAS Jean Egreteaud.
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 80 A : Les règles de la doctrine fiscale ne peuvent pas déroger aux strictes exigences posées par la loi. Cette doctrine publiée ultérieurement ne peut pas modifier les obligations fiscales antérieures.
3. Livre des procédures fiscales - Article R. 194-1 : Cet article impose à la partie requérante, en cas de contestation des impositions, la charge de prouver l'exagération des impositions contestées, ce qui implique que la SAS doit fournir des preuves concrètes pour voir son imposition remise en cause.
La cour a conclu que la SAS ne pouvait prétendre de façon fondée à une exonération ou une réduction de la taxe sur les surfaces commerciales. La décision rendue par le tribunal administratif de Bordeaux est donc jugée conforme à la législation en vigueur et à la réglementation applicable.