Résumé de la décision
M. A...B..., un ressortissant angolais, a contesté le jugement du 29 juin 2016 du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté du 1er mars 2016 du préfet de l'Aveyron. Cet arrêté rejetait sa demande d'admission exceptionnelle au séjour en France, l'obligeant à quitter le territoire français. La cour a annulé à la fois le jugement et l'arrêté, enjoignant le préfet de délivrer à M. A...B... un titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale" dans un délai de deux mois. De plus, l'État a été condamné à verser 1 500 euros au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Atteinte disproportionnée au droit à la vie privée et familiale : La décision a souligné que le refus de séjour infligeait une atteinte excessive au droit au respect de la vie privée et familiale de M. A...B..., garantissant son intégration en France à travers son parcours de vie. Le jugement a ainsi affirmé : "le refus de séjour a porté une atteinte excessive à son droit au respect de sa vie privée et familiale garanti par l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
2. Inexacte application de la loi : Le tribunal a jugé que le préfet avait fait une inexacte application du 7° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. À cet égard, le jugement a déclaré que les liens personnels et familiaux de M. A...B... "sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait... une atteinte disproportionnée."
Interprétations et citations légales
1. Droit au respect de la vie privée et familiale : La décision a appliqué l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui stipule que "toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale." Cet article a servi de fondement essentiel à l'argumentation portant sur la nécessité d'autoriser le séjour de cet individu en raison de ses liens en France.
2. Critères d'octroi de la carte de séjour : Le 7° de l'article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile précise que le titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale" doit être octroyé lorsque le refus pourrait correctement entraîner "une atteinte disproportionnée" à la vie personnelle de l'individu. Le tribunal a interprété que les efforts d'insertion, le parcours scolaire et professionnel de M. A...B..., ainsi que l'absence de contacts avec sa famille restée au pays d'origine comptaient en faveur de l'octroi du titre de séjour.
3. Assistance juridictionnelle : S'appuyant sur l'article L. 761-1 du Code de justice administrative et l'article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991, la cour a estimé que M. A...B... avait droit à une aide juridictionnelle. La somme de 1 500 euros a donc été mise à la charge de l'État, reconnaissant les efforts déployés par son avocat pour assurer sa défense.
Dans l'ensemble, cette décision illustre l'importance des droits fondamentaux, tels que le respect de la vie privée et familiale, dans le cadre des décisions administratives concernant le séjour des étrangers.