Résumé de la décision
La décision concerne une demande d'expertise médicale formulée par Mme B..., agent technique du ministère de la défense, afin de déterminer le lien entre ses séquelles physiques et psychologiques et trois maladies professionnelles reconnues. La ministre des armées avait précédemment fixé des taux d'incapacité permanente partielle (IPP) et refusé de reconnaître une rechute. Le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté la demande d'expertise, considérant qu'elle ne présentait pas d'utilité distincte par rapport aux requêtes déjà en cours. La cour administrative d'appel a confirmé cette décision, estimant que les éléments présentés par Mme B... ne justifiaient pas la nécessité d'une nouvelle expertise.
Arguments pertinents
1. Utilité de l'expertise : Le tribunal a jugé que la demande d'expertise ne présentait pas un caractère utile, car les questions soulevées avaient déjà été examinées par des experts agréés. Il a affirmé que "la mesure d'expertise ne présentait pas un caractère utile" et que "le caractère non contradictoire des rapports d'expertise ne constituait pas, en l'espèce, une telle circonstance".
2. Redondance des demandes : Le tribunal a noté que Mme B... avait déjà saisi le tribunal de plusieurs requêtes concernant les mêmes questions, ce qui a conduit à la conclusion que la demande d'expertise ne portait pas sur un objet différent. Il a déclaré que "la mesure d'expertise sollicitée, en tant qu'elle concerne les dates de consolidations des maladies professionnelles, l'évaluation des taux d'incapacité et la question de la rechute, n'avait pas d'utilité différente".
3. Absence de preuves de préjudices annexes : Mme B... n'a pas fourni d'éléments concrets pour soutenir ses allégations de préjudices non visés par le régime de maladie professionnelle, ce qui a conduit le tribunal à conclure qu'il n'y avait pas de justification pour une expertise supplémentaire.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 555-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que le président de la cour administrative d'appel est compétent pour statuer sur les appels formés contre les décisions du juge des référés. Cela établit le cadre juridique dans lequel la cour a agi pour examiner la demande d'expertise.
2. Évaluation de l'utilité de l'expertise : Le tribunal a interprété l'utilité de l'expertise en fonction des éléments déjà examinés par des experts. Il a souligné que "il ne ressort pas des pièces du dossier qu'une circonstance particulière conférerait à la mesure d'expertise sollicitée un caractère d'utilité différent".
3. Absence de préjudices annexes : Le tribunal a noté que Mme B... n'a pas apporté de précisions sur les préjudices annexes, ce qui a été déterminant dans le rejet de sa demande. Cela souligne l'importance de fournir des preuves tangibles pour justifier une demande d'expertise.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Bordeaux et la confirmation par la cour administrative d'appel reposent sur l'absence d'utilité distincte de la mesure d'expertise demandée, ainsi que sur le manque de preuves concernant des préjudices annexes.