Résumé de la décision
Mme A... B..., citoyenne géorgienne, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Limoges qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 29 mars 2019 lui enjoignant de quitter le territoire français. La cour a examiné l'incompétence du signataire de l'arrêté, la violation alléguée de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, ainsi que l'erreur manifeste d'appréciation. La cour a finalement rejeté la requête de Mme B..., considérant que les moyens soulevés n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire:
- La cour a constaté que le signataire de l'arrêté, M. Olivier Maurel, avait reçu une délégation de signature valable de la préfète de la Creuse, ce qui écarte l'argument d'incompétence sur ce point.
2. Violation de l'article 8 de la Convention européenne:
- Malgré les arguments de Mme B... concernant sa vie familiale en France et le besoin de rester avec sa fille, la cour a jugé qu'elle ne justifiait pas de manière suffisante que son retour en Géorgie compromettrait ses droits familiaux. L’absence d’éléments concrets concernant ses liens familiaux en Géorgie a contribué à écarter cette argumentation.
3. Erreur manifeste d'appréciation:
- La cour a également expliqué que, face aux circonstances examinées, le préfet n'avait pas commis d'erreur manifeste dans son appréciation de la situation de Mme B..., rejetant ainsi son argumentation.
Interprétations et citations légales
1. Délégation de signature:
- La cour a reconnu la validité de la délégation de signature, précisant que "M. Olivier Maurel, secrétaire général de la préfecture de la Creuse, signataire de l'arrêté attaqué, bénéficiait d'une délégation de signature" (point 2).
2. Droit au respect de la vie privée et familiale:
- En se référant à l'article 8 de la Convention européenne, il est stipulé que "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale" et qu'une ingérence ne peut être justifiée que si elle est "prévue par la loi" et "nécessaire à la sécurité nationale" (point 3). La cour a noté que Mme B... ne justifiait pas l'indispensabilité de sa présence en France vis-à-vis de sa famille.
3. Appréciation de la situation:
- La décision souligne que le fait que Mme B... ait passé deux ans en France ne prouve pas que ses enfants ne pourraient pas continuer leur scolarité en Géorgie. Cela démontre que l'appréciation du préfet sur le risque d'intégration ou de déstabilisation familiale contenue dans l'arrêté était fondée sur des critères légaux appropriés et que "le moyen tiré de ce que le préfet... a entaché l'arrêté attaqué d'erreur manifeste d'appréciation doit être écarté" (point 5).
4. Charges financières:
- Le rejet des conclusions financières de Mme B... pour le remboursement des frais d'instance a été également fondé sur le fait que ses arguments n'étaient pas retenus comme légitimes.
Conclusion
Cette décision met en lumière l'application rigoureuse des principes de droit administratif français, en particulier en ce qui concerne les procédures d'éloignement et les droits humains. En illustrant le contrôle de la légalité, la cour a affirmé que même dans des cas touchant les droits fondamentaux, le respect des procédures administratives et la rationalité des décisions du préfet sont primordiaux.