Résumé de la décision
M. G..., un ressortissant sri lankais, a demandé l'accès au territoire français en sollicitant l'asile le 13 avril 2019. Le ministre de l'intérieur a rejeté sa demande le 19 avril 2019, entraînant son réacheminement vers le Sri Lanka. M. G... a contesté cette décision devant le tribunal administratif de La Réunion, qui a déclaré sa requête irrecevable en raison de sa tardiveté. M. G... a fait appel de cette ordonnance. Le tribunal a confirmé la décision du magistrat, rejetant la requête de M. G... pour irrecevabilité.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête : Le tribunal a jugé que la requête de M. G... était irrecevable car elle avait été enregistrée après l'expiration du délai de quarante-huit heures prévu par l'article L. 213-9 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Le tribunal a noté que la notification de la décision contestée avait été effectuée dans les règles, avec l'assistance d'un interprète.
> "Il ressort des pièces du dossier que la notification de la décision du ministre de l'intérieur du 19 avril 2019 est régulière et que les prescriptions de l'article R. 213-6 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ont été respectées."
2. Absence de notification régulière : M. G... a soutenu qu'il n'avait pas été informé correctement de ses droits, notamment en ce qui concerne la communication avec le HCR et la remise de la brochure d'information. Cependant, le tribunal a constaté que les mentions des voies et délais de recours avaient été notifiées à M. G... dans une langue qu'il comprenait.
> "Les mentions des voies et délais de recours contre un refus d'entrée et la décision de transfert subséquente ont été notifiées ce jour même à M. G... à l'aide d'un interprète en langue tamoule."
3. Caducité de la décision : M. G... a également fait valoir que le refus d'entrée était devenu caduc suite à l'attribution d'un visa de régularisation. Le tribunal a rejeté cet argument, affirmant que le refus avait déjà été exécuté avant la délivrance du visa.
> "Il ressort des pièces du dossier que, avant la délivrance de ce visa, ce refus d'entrée sur le territoire national a été exécuté et a ainsi produit des effets."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 213-9 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule que l'étranger peut demander l'annulation d'un refus d'entrée dans les quarante-huit heures suivant la notification de la décision. Le tribunal a interprété cet article comme imposant un délai strict pour le dépôt de la requête, ce qui a conduit à la déclaration d'irrecevabilité.
> "L'étranger qui a fait l'objet d'un refus d'entrée sur le territoire français au titre de l'asile... peut, dans les quarante-huit heures suivant la notification de ces décisions, en demander l'annulation au président du tribunal administratif."
2. Article R. 213-6 du même code : Cet article précise que l'étranger doit être informé de la décision prise par le ministre en langue compréhensible. Le tribunal a constaté que cette exigence avait été respectée dans le cas de M. G..., ce qui a renforcé la régularité de la notification.
> "L'étranger est informé, dans une langue qu'il comprend... du caractère positif ou négatif de la décision prise par le ministre chargé de l'immigration."
3. Article 13 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : M. G... a invoqué une violation de son droit à un recours effectif. Le tribunal a jugé que les procédures de notification et de recours étaient conformes aux exigences de cette convention.
> "Il n'a donc pu exercer son droit à un recours effectif en méconnaissance de l'article 13 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
En conclusion, le tribunal a rejeté la requête de M. G... en raison de la tardiveté de sa demande et de la régularité des notifications qui lui avaient été faites, confirmant ainsi la décision du ministre de l'intérieur.