Résumé de la décision
Le centre hospitalier Louis Daniel Beauperthuy a assigné la société INSO afin de recouvrer des fonds dus pour des marchés de travaux résiliés. En première instance, le tribunal administratif de la Guadeloupe avait rejeté la demande du centre hospitalier, qui réclamait une somme de 45 279 194,20 euros TTC. En appel, la cour a réformé partiellement le jugement, condamnant la société INSO à verser 62 485,14 euros au centre hospitalier, tout en rejetant le surplus de la demande. La cour a également reconnu une erreur dans le calcul de la TVA sur les retenues de garantie.
Arguments pertinents
1. Imputabilité du retard : La cour a noté que le centre hospitalier n’a pas suffisamment prouvé le lien entre les retards dans les travaux et des fautes de la société INSO. Ainsi, les demandes d’indemnisation pour pertes d’exploitation n’ont pas été justifiées. Elle déclare : « le centre hospitalier LDB n'explicite pas davantage en appel... le retard de trente-sept mois ».
2. Calcul des sommes dues : Concernant les acomptes, la cour affirme que le centre hospitalier a confondu les montants dus avec ceux versés. Elle souligne les erreurs de calcul des retenues de garantie : « ...la retenue de garantie relative à chacun de ces lots... a été calculée toutes taxes comprises », ce qui explique pourquoi la TVA ne devait pas être ajoutée une seconde fois par le tribunal de première instance.
3. Réformation du jugement : La cour conclut que sur la base des décomptes de résiliation, le centre hospitalier a droit à une somme plus élevée (62 485,14 euros) que celle initialement déterminée par les premiers juges. La décision précise : « le montant des sommes que le tribunal administratif de la Guadeloupe a condamné la société INSO à lui verser soit porté de 21 551,21 euros à 62 485,14 euros ».
Interprétations et citations légales
La décision se fonde sur plusieurs textes législatifs, en particulier le Code des marchés publics et le Code de justice administrative. L'analyse des textes permet de clarifier certaines questions juridiques :
- Code des marchés publics : Ce cadre législatif régit les relations contractuelles entre les pouvoirs adjudicateurs et les adjudicataires, stipulant les règles concernant la résiliation des marchés et le règlement des comptes. Dans la décision, la cour s’appuie sur ces règles pour expliquer le fonctionnement des retenues de garantie et des acomptes dus.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que les frais exposés par une partie pour l'instance peuvent être compensés par une somme à la charge de la partie perdante, lorsque cela est jugé juste. Cependant, la cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu de condamner la société INSO à verser des frais supplémentaires au centre hospitalier, en se basant sur la nature des différends.
En conclusion, la cour a réaffirmé l’importance de l’établissement rigoureux des pertes et des indemnités dues dans un contexte de marchés publics, et a souligné la nécessité de fournir des preuves tangibles pour justifier les demandes d’indemnisation.