Résumé de la décision
La décision concerne une demande d'extension des opérations d'expertise dans le cadre d'un litige opposant le groupe hospitalier public du Sud de l'Oise aux constructeurs, en raison de désordres et malfaçons survenus lors de l'extension et de la restructuration d'un bâtiment hospitalier. Le juge des référés a ordonné que la compagnie Allianz Iard, assureur de la société Jacobs France, participe aux opérations d'expertise, considérant que sa présence était utile pour éclairer les travaux de l'expert. Les autres conclusions des parties ont été rejetées.
Arguments pertinents
1. Utilité de l'extension de l'expertise : Le juge a souligné que l'extension de la mission d'expertise à des tiers, comme Allianz Iard, doit être justifiée par son utilité. Cette utilité est appréciée en fonction des éléments dont dispose le demandeur et de l'intérêt de la mesure dans le cadre d'un litige principal. Le juge a affirmé : "la présence aux opérations d'expertise de la compagnie Allianz Iard présente une utilité dès lors que cette compagnie est assureur, dans le cadre de la garantie décennale, de la société Jacobs France".
2. Limites des conclusions des parties : Le juge a précisé qu'il ne lui appartient pas de donner acte des protestations et réserves des parties, ce qui a conduit au rejet de ces conclusions. Il a affirmé : "Il n'appartient pas au juge des référés de donner acte de protestations et de réserves".
3. Dépens et frais d'expertise : Concernant la liquidation des frais d'expertise, le juge a renvoyé la décision au président de la cour, en vertu de l'article R. 621-13 du code de justice administrative, indiquant que les conclusions relatives aux dépens devaient être rejetées.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 532-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de prescrire des mesures d'expertise sur simple requête, même sans décision administrative préalable. Cela souligne la flexibilité du juge dans la gestion des urgences et des besoins d'instruction.
2. Article R. 532-3 du Code de justice administrative : Cet article stipule que le juge peut étendre l'expertise à d'autres personnes si cela est utile. La décision a interprété cette utilité comme étant liée à la capacité de l'expert à éclairer le litige, en précisant que "le juge des référés ne peut ordonner cette extension qu'à la condition qu'elle présente un caractère utile".
3. Article R. 621-13 du Code de justice administrative : Cet article précise que le président de la cour est responsable de la liquidation et de la taxation des frais d'expertise, ce qui a conduit à la décision de rejeter les conclusions relatives aux dépens, car elles relèvent de la compétence du président.
En somme, la décision met en avant l'importance de l'utilité des mesures d'expertise dans le cadre des référés, tout en clarifiant les rôles et responsabilités des différentes parties dans le processus judiciaire.