Résumé de la décision
La société Foncière Chabrières a sollicité un permis de construire pour l’extension d’un supermarché à Aulnoye-Aymeries. Le permis, accordé par le maire le 19 août 2019, a été contesté par Auchan Supermarché. Après avoir constaté que cet arrêté avait été pris par une autorité incompétente, la cour a sursis à statuer, donnant un délai d'un mois au maire pour régulariser la situation. Un permis de construire modificatif a ensuite été signé le 6 avril 2021, régularisant ainsi le vice. En conséquence, la cour a rejeté la demande d'annulation d'Auchan Supermarché et a également rejeté les demandes de frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'autorité émettrice de l'arrêté : La cour a d’abord relevé que l’arrêté du 19 août 2019 avait été adopté par une autorité incompétente, ce qui constitue un vice substantiel. Ce vice a été soulevé en application de l’article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme, qui permet à la cour de surseoir à statuer dans de telles situations, en donnant la possibilité à l’autorité compétente de régulariser la situation dans un délai imparti.
2. Régularisation de l'arrêté : La cour a noté qu’un arrêté signé par le maire le 6 avril 2021 a permis de corriger le vice mentionné précédemment. La cour a précisé que la légalité de ce permis modificatif n’a pas été contestée et a ainsi validé la régularisation de la situation initiale.
3. Rejet des conclusions d’Auchan Supermarché : Étant donné que le vice a été régularisé, les conclusions d’Auchan Supermarché, qui demandaient l'annulation de l'arrêté du 19 août 2019, ont été rejetées car le problème d'origine était résolu.
Interprétations et citations légales
1. Délégation de participation des attributions : Selon l’article L. 2122-18 du code général des collectivités territoriales, « le maire peut déléguer un certain nombre de ses attributions à ses adjoints ou à des conseillers, mais exclusivement d'une partie de ses attributions ». Dans ce cas, le maire d’Aulnoye-Aymeries n'a pas respecté ces exigences, entraînant l'annulation initiale de la décision.
2. Régularisation de permis de construire : L’article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme précise que « si le vice de forme ou d'incompétence est constaté, la juridiction peut surseoir à statuer et impartir un délai pour régulariser la situation ». Cela a permis au maire d’intervenir et de corriger l'arrêté, conférant ainsi une légalité à l’action initiale.
3. Frais de procédure : Concernant les frais exposés, l’article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que « la justice administrative peut faire une condamnation au paiement des frais non compris dans les dépens ». Dans ce cas, la cour a décidé de ne pas imposer de frais à Auchan Supermarché, considérant les circonstances de l'affaire.
En somme, la cour a utilisé les dispositions pertinentes des codes applicable pour examiner la légalité des actions administratives et a validé la régularisation d'un acte administratif précédemment entaché d'un vice.