Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. et Mme C... ont contesté la légalité d'un récépissé de dépôt de déclaration délivré au GAEC Henguelle le 15 mai 2012, ainsi qu'un arrêté du 10 juillet 2012 accordant une dérogation à la règle de distance par rapport aux habitations pour l'extension de l'exploitation agricole. Ils ont demandé l'annulation de ces décisions et, à titre subsidiaire, une indemnisation pour préjudice. Le tribunal administratif de Lille a rejeté leur demande, décision confirmée par la cour administrative d'appel, qui a estimé que les requérants n'avaient pas apporté de preuves suffisantes pour étayer leurs arguments.
Arguments pertinents
1. Sur la légalité du récépissé de déclaration : Les requérants ont soutenu que la déclaration du GAEC Henguelle était incompatible avec un document d'urbanisme, mais n'ont pas précisé lequel ni la nature de l'incompatibilité. La cour a jugé que ce moyen devait être écarté pour manque de précisions, affirmant que "le moyen doit être écarté comme n'étant pas assorti des précisions suffisantes permettant à la cour d'en apprécier l'éventuel bien-fondé."
2. Sur la dérogation à la règle de distance : La cour a constaté que l'augmentation du cheptel ne nécessitait pas de nouvelles constructions et que les installations existantes étaient suffisantes pour éviter des nuisances supplémentaires. Elle a noté que "l'augmentation des effectifs ne devrait ainsi pas engendrer de nuisance supplémentaire", et a rejeté l'argument d'erreur d'appréciation du préfet.
3. Sur les conclusions indemnitaires : Les requérants ont demandé une indemnisation pour préjudice, mais cette demande n'avait pas été présentée en première instance. La cour a jugé ces conclusions irrecevables, affirmant que "ces conclusions, présentées pour la première fois en appel, ne sont pas recevables et doivent, en tout état de cause, être rejetées."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'environnement - Article L. 514-6 : Cet article stipule que certaines décisions sont soumises à un contentieux de pleine juridiction, mais que la compatibilité d'une installation classée avec les documents d'urbanisme est appréciée à la date de l'autorisation. La cour a appliqué cette disposition pour évaluer la légalité du récépissé de déclaration, soulignant que les requérants n'avaient pas démontré l'incompatibilité avec un document d'urbanisme spécifique.
2. Arrêté du 7 février 2005 : Cet arrêté fixe les règles techniques pour les élevages soumis à déclaration. La cour a fait référence à cet arrêté pour justifier la dérogation accordée au GAEC Henguelle, notant que les conditions de stockage des effluents étaient respectées et que l'avis favorable de la formation restreinte du conseil départemental était un élément clé dans l'évaluation de la légalité de la dérogation.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit la possibilité de condamner une partie à verser une somme pour les frais liés au litige. La cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux conclusions de M. et Mme C... ni à celles du GAEC Henguelle, car aucune des parties n'était perdante dans cette instance.
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel repose sur une analyse rigoureuse des arguments présentés par les requérants, ainsi que sur l'application des textes législatifs pertinents, confirmant ainsi le rejet de leur demande.