Résumé de la décision
La SAS Bouygues Energies et Services a sollicité la cour administrative d'appel de Douai pour rectifier une ordonnance de rejet de sa requête contre la communauté d'agglomération du Douaisis, demandant un versement de 121 590,81 euros. Par un arrêt du 4 février 2021, la cour d'appel a rejeté cette demande de rectification, en considérant que l'erreur relevée dans le dispositif de l'arrêt du 4 février 2021 était une simple erreur de plume qui n'influençait pas le jugement.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : La cour administrative d'appel a estimé que la demande de rectification de la SAS Bouygues Energies et Services n’était pas recevable. Elle a souligné que l’erreur mentionnée dans l’arrêt du 4 février ne constituait pas une erreur matérielle ayant influencé la décision.
Citation pertinente : "Cette dernière mention 'sont rejetées' ne crée aucun doute sur le sens du dispositif et n'est le résultat que d'une simple erreur de plume insusceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire."
2. Conditions des recours en rectification : Selon l’article R. 833-1 du code de justice administrative, un recours en rectification pour erreur matérielle doit être fondé sur une erreur susceptible d'influencer le jugement. En l'espèce, la cour a jugé que l’erreur relevée n’entrait pas dans ce cadre.
Citation pertinente : "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel (...) est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article R. 833-1 : Cet article permet d’introduire un recours de rectification uniquement si l’erreur est de nature à influer sur le résultat de la décision. La cour a interprété cette disposition de manière restrictive, soulignant l’importance de la distinction entre une erreur matérielle insignifiante (comme une erreur de transcription) et une erreur qui aurait pu affecter le fond du jugement.
Citation directe : "Ce recours doit être présenté dans les mêmes formes que celles dans lesquelles devait être introduite la requête initiale. Il doit être introduit dans un délai de deux mois qui court du jour de la notification ou de la signification de la décision dont la rectification est demandée."
2. Conséquences de la décision : En rejetant la demande de rectification, la cour a confirmé la décision antérieure et a cette fois mis à la charge de la société Bouygues Energies et Services une somme à verser à la communauté d'agglomération pour couvrir les frais exposés, renforçant ainsi le caractère définitif des perdants en matière de litiges administratifs.
Citation pertinente : "La société Bouygues Energies et Services n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, le tribunal administratif de Lille a rejeté comme manifestement irrecevable sa demande."
Ainsi, cette décision illustre l'importance de la clarté et de la précision dans les jugements, tout en précisant les conditions nécessaires pour qu'une demande de rectification soit acceptée dans le cadre du droit administratif.