Résumé de la décision
La commune d'Ableiges et d'autres parties ont demandé l'annulation d'une décision de déclaration d'utilité publique concernant des travaux de modernisation de la ligne ferroviaire Gisors-Serqueux, en raison de préjudices environnementaux et de nuisances sonores. Lors de l'audience publique du 9 octobre 2020, la cour a examiné la requête. En l'absence d'urgence et n'ayant pas établi de doutes sérieux quant à la légalité de la décision, la cour a rejeté la demande, ordonnant aux requérants de verser une indemnité de 2 000 euros à SNCF Réseau pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Absence d'urgence : La cour a déterminé que les travaux, bien qu'en cours, étaient déjà à 85 % réalisés et la mise en service prévue pour mars 2021. L'argument des requérants concernant l'urgence fondée sur les nuisances causées par les travaux a été jugé insuffisant. Elle a souligné que "les atteintes et nuisances alléguées découlent principalement (...) de la manière dont ils sont réalisés et de la mise en service de la ligne rénovée."
2. Intérêt public : En considérant l'intérêt public lié à la modernisation de la ligne, la cour a conclu que les éléments avancés par les requérants ne suffisaient pas à démontrer l'urgence requise pour ordonner la suspension de la décision.
3. Frais liés au litige : Selon le Code de justice administrative, l'État ne peut être condamné aux frais lorsque ce n'est pas la partie perdante. Toutefois, les requérants ont été condamnés à verser des frais à SNCF Réseau en raison de leur demande jugée infondée.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Ce texte permet la suspension d'une décision administrative lorsque "l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." La cour a noté que la simple déclaration d'utilité publique "ne crée pas, par elle-même et en l'absence de circonstances particulières," une situation d'urgence.
2. Article R. 522-8 du code de justice administrative : La cour a mentionné avoir clôturé l'instruction après avoir entendu les parties, conformément à cet article, ce qui souligne l'importance du respect des procédures.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que les frais liés au litige ne peuvent être mis à la charge de l'État que si celui-ci est la partie perdante. La cour a statué que cette disposition "fait obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Cette décision montre l'importance de démontrer l'urgence dans des cas de demandes de suspension en référé, ainsi que le respect des procédures administratives et judiciaires lors de l'examen des recours.