Résumé de la décision
Mme D...A..., victime d'un accident lors d'un spectacle organisé par la commune d'Aubevoye, a engagé une procédure contre la commune pour obtenir réparation de son préjudice suite à une chute de grille de protection qui lui a causé une fracture au poignet. Le tribunal administratif de Rouen a rejeté sa demande en date du 9 juin 2016. En appel, la cour a confirmé ce jugement, estimant que la commune ne pouvait être tenue responsable pour l'accident, et a mis à la charge de Mme A... le versement de 1 200 euros à la commune de Val d'Hazey, issue de la fusion avec celle d'Aubevoye, sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Absence de faute dans l'organisation de l'événement : La cour a souligné que la simple organisation du festival par la commune ne crée pas une obligation de réparer tous les accidents. L'absence d’une preuve d’un défaut d'organisation lié à l'accident est déterminante. La cour a affirmé : "la seule circonstance que la grille a chuté lors de son maniement par les personnes qui l'ont déposée ne suffit pas à révéler un tel manquement" (point 6).
2. Responsabilité du maire : La cour a également examiné le rôle du maire sous le prisme des obligations de sécurité. Les articles L. 2212-1 et L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales désignent clairement des responsabilités, mais la cour a conclu qu'il n'y avait pas eu de carence dans leur application, déclarant que "Mme A...n'est pas fondée à soutenir que la responsabilité de la commune pourrait être engagée pour un manquement à ces dispositions" (point 4).
3. Persistance du rejet des demandes de Mme A... : En fin de compte, la cour a validé le rejet de la demande de Mme A..., affirmant que l’accident ne pouvait être attribué à une faute de la commune : "il résulte de tout ce qui précède que Mme A...n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Rouen a rejeté sa demande" (point 8).
Interprétations et citations légales
1. Règle de la responsabilité administrative : La cour se base sur le principe selon lequel, pour engager la responsabilité de la commune, Mme A... devait prouver un manquement à une obligation de sécurité ou d'organisation. Selon le Code général des collectivités territoriales - Article L. 2212-1 : "Le maire est chargé de la police municipale". Ce texte ancre la responsabilité des maires, mais la cour a trouvé que cette responsabilité n’était pas applicable en l’espèce.
2. Conformité avec la réglementation de sécurité : Concernant la sécurité dans les établissements recevant du public, la cour a cité l'arrêté du 25 juin 1980, qui stipule que "l'organisateur d'une manifestation ou d'un spectacle doit obtenir l'autorisation du maire", ce qui impose un cadre à suivre, mais ne constitue pas en soi une garantie face à un accident. Cela se traduit par "Mme A...ne justifie pas que le maire aurait commis un manquement aux obligations qui lui incombent" (point 6).
3. Conclusion sur les frais de justice : En matière de frais liés au litige, l'article L. 761-1 du code de justice administrative indique que les frais ne peuvent être remboursés que si la demande est fondée. La cour a décidé de faire droit partiellement à la commune en imposant à Mme A... de lui verser 1 200 euros, affirmant que "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions présentées par Mme A..." (point 9).
Cette analyse met en lumière l'importance de la charge de la preuve en matière de responsabilité et des obligations des autorités publiques lors des événements publics, tout en respectant et en interprétant les textes de loi pertinents.