Résumé de la décision
La décision concerne M. D..., un ressortissant nigérian dont la demande d'asile a été rejetée, et qui a par la suite sollicité un titre de séjour pour des raisons de santé. Le préfet de la Seine-Maritime a refusé cette demande par un arrêté du 10 février 2020, qui a également ordonné son éloignement du territoire français. M. D... a contesté cet arrêté, ce qui a conduit à l'annulation de celui-ci par le tribunal administratif de Rouen. Le préfet a interjeté appel. Le jugement confirme l'annulation de l'arrêté, en soulignant une irrégularité dans la procédure administrative.
Arguments pertinents
1. Non-conformité de l'arrêté à l'article L. 212-1 : Le tribunal a constaté que l'arrêté du 10 février 2020 manquait d'une signature lisible et de la mention du nom et de la qualité de l'auteur, ce qui constitue une violation des prescriptions légales en matière de signalement et de transparence des actes administratifs. Le tribunal énonce : "l'arrêté litigieux, adopté en méconnaissance de l'obligation posée par les dispositions de l'article L. 212-1 du code des relations entre le public et l'administration, est entaché d'irrégularité."
2. Charge de la preuve : Le tribunal a également précisé qu'il ne revient pas au destinataire d'une décision administrative de se référer à un arrêté de délégation de signatures pour connaître la qualité du signataire, ce qui indique une exigence de clarté et de lisibilité dans les actes administratifs.
Interprétations et citations légales
1. Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 212-1 : Cet article impose aux décisions administratives d'être signées et d'inclure, de manière lisible, le prénom, le nom, et la qualité de l'auteur. Le respect de cette obligation est crucial pour garantir la transparence et la légalité des actes administratifs. Le tribunal souligne l’importance de cette exigence en affirmant que "l'arrêté [...] ne comporte pas, de façon lisible, l'indication du nom et de la qualité de son auteur."
2. Article 37 de la loi du 10 juillet 1991 : Concernant les frais d'instance, cet article permet au bénéficiaire de l'aide juridictionnelle d'obtenir le remboursement des frais d'avocat, sous certaines conditions. Le jugement accorde une somme à l’avocate de M. D... "sous réserve que Me B..., avocate de M. D..., renonce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'Etat à l'aide juridictionnelle."
Ainsi, cette décision illustre l'importance cruciale du respect des normes administratives pour la validité des décisions prises à l'égard des citoyens, renforçant des principes fondamentaux de droit administratif tels que la transparence et la légalité.