Résumé de la décision
M. A... B..., ressortissant algérien, a interjeté appel d'un jugement du 24 février 2021 qui rejetait sa demande d’annulation de l'arrêté préfectoral du 19 février 2021, lui impose une obligation de quitter le territoire français sans délai, fixe le pays de destination, prononce une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée d'un an, et l'assigne à résidence. Cependant, la situation a évolué puisque M. B... a obtenu un titre de séjour en tant que salarié, valable jusqu'au 4 juillet 2022, ce qui a abrogé les arrêtés préfectoraux contestés. Par conséquent, la Cour a jugé que les demandes d'annulation étaient devenues sans objet. De plus, elle a rejeté les conclusions pour le remboursement des frais au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
Dans sa décision, la Cour a considéré que la demande d'annulation des arrêtés préfectoraux n'était plus pertinente à la suite de la délivrance d'un titre de séjour à M. B.... Elle a déclaré que "la délivrance de ce titre a eu pour effet d'abroger les arrêtés du préfet de l'Aisne du 19 février 2021", ce qui entraîne l'irrecevabilité de la requête. Ce raisonnement s'appuie sur le principe selon lequel un acte administratif peut être annulé s’il n'est plus en vigueur ou a été remplacé par un autre acte qui règle la même relation juridique.
Interprétations et citations légales
La Cour s'est fondée sur plusieurs textes de loi pertinents :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Ce code régit les conditions d'entrée, de séjour et d'éloignement des étrangers. En l'occurrence, l’obtention d'un titre de séjour valide modifie la situation administrative de M. B... et annule de facto l’arrêté d'obligation de quitter le territoire.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Cette loi porte sur l'aide juridictionnelle. La Cour a rejeté la demande de frais, considérant qu'aucun remboursement n’était dû, dans les circonstances de l'affaire.
La décision souligne donc la prévalence du statut de séjour d'un individu sur les mesures d'éloignement, traduisant l’esprit de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, qui stipule que l'État peut être condamné à verser une somme à un justiciable au titre des frais qu'il a engagés pour ses recours, mais seulement lorsqu'il y a une base juridique suffisante pour le faire. Étant donné que le litige avait perdu son objet, il n’y avait pas lieu d'indemniser l'avocat de M. B....