Résumé de la décision
Le 21 décembre 2021, le centre hospitalier de Laon a sollicité un sursis à exécution d'un jugement du 10 novembre 2021 du tribunal administratif d'Amiens, qui l'avait reconnu entièrement responsable et l'obligeait à verser des indemnités à M. B... A... et à la caisse primaire d'assurance maladie de l'Oise. La cour a entendu les parties le 8 mars 2022, mais a rejeté la demande de sursis, considérant que les arguments du centre hospitalier ne satisfaisaient pas aux conditions requises par le Code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Absence de justification de la demande : Le centre hospitalier soutenait que l'exécution du jugement pourrait lui causer une perte définitive si M. A... ou la caisse primaire n'étaient pas en mesure de rembourser les sommes versées indûment, si la cour n'adoptait que 20 % de responsabilité sur son behalf. La cour a décidé que "ces seules allégations, qui ne sont étayées par aucun élément justificatif" ne suffisent pas à prouver qu’un risque de perte définitive existe, comme le requiert l’article R. 811-16 du code de justice administrative.
2. Conditions du sursis à exécution : La cour a souligné que le sursis à exécution est conditionné par le risque de perdre une somme qui ne devrait pas rester à charge si l'appel est favorable. Dans ce cas, l'absence de preuve crédible quant à la situation financière de M. A... ou de la caisse primaire a conduit à conclure que les conditions pour accorder le sursis n'étaient pas remplies.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-16 du Code de justice administrative : Cet article précise les conditions d'octroi d'un sursis à exécution, stipulant que : "lorsqu'il est fait appel par une personne autre que le demandeur en première instance, la juridiction peut,... ordonner sous réserve... qu'il soit sursis à l'exécution du jugement déféré si cette exécution risque d'exposer l'appelant à la perte définitive d'une somme qui ne devrait pas rester à sa charge dans le cas où les conclusions d'appel seraient accueillies."
2. Évaluation des risques : La cour examine si le risque allégué de non-remboursement des sommes versées était solide : "ces seules allégations, qui ne sont étayées par aucun élément justificatif" montrent que le centre hospitalier n'a pas prouvé l'existence d'un risque tangible. Ainsi, l'intégrité de la condition stratégique du sursis à exécution - basée sur la perte définitive - n'a pas été garantie.
En conclusion, cette décision insiste sur la nécessité de fournir des preuves solides pour justifier un sursis à exécution, affirmant ainsi la rigueur de l'application des critères définis par le Code de justice administrative.