Résumé de la décision
M. D..., de nationalité soudanaise, a contesté un arrêté du 29 mars 2018 de la préfète de la Seine-Maritime ordonnant son transfert vers les autorités italiennes, en raison de sa situation de demandeur d'asile. Après avoir exécuté cet arrêté le 22 mai 2018, la cour a constaté que M. D... avait depuis déposé une nouvelle demande d'asile en France, ce qui a entrainé une prise en charge implicite par les autorités françaises. En conséquence, la cour a décidé qu’il n’y avait pas lieu de statuer sur les conclusions de M. D... concernant l'annulation et l'injonction liée à l'arrêté en question. Elle a également rejeté les demandes de compensation au titre des frais d'avocat.
Arguments pertinents
1. Sur l'exécution de l'arrêté : La cour a noté que l'arrêté du 29 mars 2018 avait été exécuté le 22 mai 2018. La préfète a souligné que M. D... avait ensuite déposé une demande d'asile auprès de la préfecture du Val-d'Oise, ce qui traduit une reconnaissance implicite de la responsabilité des autorités françaises concernant son statut. La cour a affirmé qu’« il n'y a pas lieu de statuer sur les conclusions à fin d'annulation et d'injonction assortie d'astreinte présentées par M. D. ».
2. Sur la demande de frais d'avocat : La cour a considéré que, compte tenu des circonstances spécifiques de l'affaire, il n'y avait pas lieu de faire application des dispositions de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991 pour mettre à la charge de l'Etat une somme au bénéfice de l'avocat de M. D... .
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n° 604/2013 : Ce règlement établit les critères et mécanismes de détermination de l'État responsable de l'examen d'une demande d'asile en Europe. L'article 18.1 permet à un État membre de demander la reprise en charge d’un demandeur d'asile identifié par un autre État, ce qui a été appliqué dans le cas de M. D.... La décision de la cour s'inscrit dans le cadre de ce régime, seul, selon les éléments du dossier.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les procédures concernant les demandes d'asile en France sont régies par ce code, et dans le cas présent, il devient pertinent de constater que, après la réouverture de la demande d'asile par M. D..., l'instruction en cours remet en cause la validité du transfert, conformément à l'article 18.1 du règlement susmentionné, intégrant ainsi un impératif de protection de ses droits.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cet article traite de la prise en charge des frais d’avocat dans le cadre des contentieux administratifs. Dans l'analyse, la cour a précisé qu'elle ne mettrait pas à la charge de l'Etat une somme au titre de cette loi, ce qui démontre un usage discret de cette disposition dans le contexte particulier que M. D... évoquait.
L’ensemble de ces points souligne l’importance de la prise en charge et du traitement des demandes d’asile dans un cadre juridique européen et national, tout en reliant la décision à des circonstances factuelles évolutives propres à chaque cas d’espèce.