Résumé de la décision
M. C..., technicien supérieur à l'établissement public de santé mentale de l'agglomération lilloise (EPSM), a contesté le refus de reconnaissance de l’imputabilité au service de sa pathologie, ayant été initialement diagnostiqué avec une fibromyalgie puis une spondylarthropathie, après avoir été vacciné contre l’hépatite B dans le cadre de son travail. Le directeur de l'EPSM a rejeté sa demande en juillet 2014, ce que M. C... a contesté par un recours gracieux également rejeté en octobre 2014. Le tribunal administratif a annulé la première décision mais a rejeté le surplus des conclusions relatives à la décision de rejet du recours gracieux. La cour administrative d'appel a conclu que la décision du 16 octobre 2014 était insuffisamment motivée et a annulé cette dernière, accordant également une somme de 1 500 euros à M. C... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Motivation insuffisante : La Cour a souligné que la décision en litige ne contenait pas les motifs adéquats permettant à M. C... de comprendre les raisons du refus de reconnaissance de son état comme maladie professionnelle. Il est mentionné que l’établissement "s'est toujours conformé aux avis du comité médical départemental et de la commission de réforme" sans fournir d'explications détaillées.
> "La décision en litige ne comporte ainsi aucun motif, notamment factuel, de nature à permettre à l'intéressé de comprendre les raisons pour lesquelles la reconnaissance de l'imputabilité au service de la pathologie dont il est atteint lui est refusée."
2. Incompétence de l'autorité signataire : Bien que M. C... ait contesté la compétence de l'autorité ayant signé la décision, ce point n'a pas été retenu par la Cour car il n’a pas été renforcé par des précisions significatives en appel.
> "Ce moyen, qui n'est assorti d'aucune précision nouvelle en appel, a été à bon droit écarté par le tribunal administratif."
Interprétations et citations légales
Les décisions sont justifiées par plusieurs textes réglementaires, notamment :
- Code des relations entre le public et l'administration : Ce code impose une obligation de motivation des décisions administratives, qui doit être suffisamment précise pour permettre à l’administré de comprendre les raisons qui sous-tendent la décision. La Cour a évoqué ce point en insistant sur le manque de clarté dans la décision attaquée.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet le versement d'un montant à la partie qui obtient gain de cause. La cour a utilisé cet article pour ordonner à l'EPSM de verser 1 500 euros à M. C... étant donné qu'il n'était pas la partie perdante dans cette instance.
La décision met ainsi en lumière l'importance cruciale de la motivation des décisions administratives pour assurer la protection des droits des agents publics face à l’administration. La cour a estimé que l'établissement en question avait agi dans une situation de compétence liée sans justifications suffisantes, bafouant ainsi les droits de M. C... à une décision éclairée.