Résumé de la décision :
M.A..., un ressortissant marocain, a contesté un arrêté du préfet du Pas-de-Calais du 19 janvier 2018 qui refusait de lui délivrer un titre de séjour et l'obligeait à quitter le territoire français sans délai. Le tribunal administratif de Lille a rejeté sa demande le 3 juillet 2018. M.A... a interjeté appel, arguant d'un vice de procédure et demandant l'annulation du jugement, l'annulation de l'arrêté, et l'octroi d'un titre de séjour ou d'une autorisation provisoire de séjour. Toutefois, la cour a considéré que la contestation était tardive, et a confirmé le jugement, rejetant également ses autres demandes.
Arguments pertinents :
1. Tardiveté de la demande : La cour a relevé que M.A... a reçu la notification de l'arrêté le 19 janvier 2018, ce qui a déclenché un délai de quarante-huit heures pour contester cette décision. Il a enregistré son recours le 13 mars 2018, soit au-delà de ce délai. La cour a noté que, bien que M.A... ait soutenu qu'il était sous tutelle, la mise sous tutelle n'avait été engagée qu'après la notification de l'arrêté.
> "Le recours de M. A... enregistré au greffe du tribunal le 13 mars 2018, soit au-delà du délai de quarante-huit heures, était tardif."
2. Autonomie de la procédure : La cour a aussi constaté que M.A... n'a pas démontré qu'il n'avait pas compris les informations essentielles, malgré l'affirmation de son incapacité à se défendre. En conséquence, la cour a jugé que les conditions de notification ont été respectées, et que son appel était mal fondé.
> "Il n'est pas allégué que l'intéressé n'aurait pas compris les informations essentielles contenues dans l'arrêté."
Interprétations et citations légales :
1. Délai de recours : L'article L. 512-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile prévoit que l'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français a un délai de quarante-huit heures pour contester. La cour a appliqué strictement ce délai sans possibilité de prorogation selon l'article R. 776-5 du même code.
> Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1 : "L'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire sans délai peut... demander... l'annulation de cette décision... qui l'accompagnent le cas échéant."
2. Absence de représentation légale : La cour a noté que la procédure de mise sous tutelle n’était pas en place au moment de la notification. Ainsi, M.A... était considéré comme ayant pu comprendre sa situation et ses droits. L'absence de preuve adéquate pour justifier sa non-compréhension a été un point décisif.
3. Rejet des conclusions subsidiaires : De manière concomitante, la cour a rejeté les conclusions d'injonction et celles liées aux frais de justice (article L. 761-1 du Code de justice administrative) en raison du rejet de la requête principale.
> Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans les litiges portant sur l'entrée des étrangers, la demande de mise à la charge de l'Etat d'une somme est rejetée en raison du rejet de la demande principale."
En conclusion, la décision a été marquée par la rigueur d'application des délais et des procédures juridiques en matière de droit au séjour, mettant en lumière l'importance du respect des délais légaux pour contester les actes administratifs.