Résumé de la décision
Par un jugement daté du 23 novembre 2017, le tribunal administratif d'Amiens a rejeté la demande de M. et Mme D...A..., qui contestaient des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu, des prélèvements sociaux et des pénalités afférentes au titre des années 2010 à 2013. En appel, M. et Mme A... ont sollicité l'annulation de ce jugement et la décharge des dites cotisations. La cour a constaté qu'aucune preuve de rémunération occulte n'avait été apportée par l'administration fiscale et a finalement décidé de décharger M. et Mme A... des cotisations et pénalités, annulant ainsi le jugement du tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve de rémunération occulte : La cour a souligné que l'administration fiscale n'a pas démontré l'existence d'un système de rémunération occulte au profit de M. et Mme A... dans leurs sociétés, GPN Sport et PB Sport. Il a été précisé que "l’administration fiscale n’apporte pas la preuve de l’existence d’une rémunération occulte qui aurait été perçue par M. et Mme A...".
2. Substitution de base légale : En cas de rectification fiscale, l'administration doit se fonder sur des bases légales claires. La cour a noté que le ministre des Finances a sollicité une substitution de base légale sans fournir d'éléments supplémentaires justifiant des prélèvements en espèces. La cour a déclaré : "la rectification en cause ne pouvait donc, ainsi, et en tout état de cause, être fondée sur les dispositions du c de l’article 111 du code général des impôts".
3. Décharge des pénalités et cotisations : La décision de la cour a été basée sur l'absence de fondement des demandes d'imposition par l'administration. M. et Mme A... ont donc été déchargés des cotisations de l'impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux, ainsi que des pénalités associées.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 111 : Cet article définit ce qui est considéré comme revenus distribués, y compris "les rémunérations et avantages occultes". La cour a noté le manque de preuves démontrant que M. et Mme A... avaient perçu des rémunérations occultes par rapport aux retours sous code divers.
2. Code général des impôts - Article 109 : Cet article élargit la définition des revenus distribués. La cour a souligné que la justification des prélèvements en espèces n'a pas été établie, rendant inapplicable cette base légale à leur situation. Ainsi, elle a conclu que "l’existence d’un procédé de prélèvements en espèces dans les caisses des magasins sous couvert de faux retours de marchandises n’est pas établie".
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet d'allouer des dommages-intérêts à une partie pour couvrir les frais de procédure. La cour a jugé qu'il convenait de mettre à la charge de l'Etat une somme de 1 500 euros pour les frais exposés par M. et Mme A..., consolidant ainsi leur victoire judiciaire.
Cette décision illustre l'importance de la charge de la preuve en matière fiscale, ainsi que le respect des bases légales lors des rectifications fiscales.