Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant nigérian ayant précédemment sollicité l'asile en France, conteste un arrêté préfectoral du 26 février 2019 qui lui impose de quitter le territoire français après le rejet de sa demande d'asile par la Cour nationale du droit d'asile. Le tribunal administratif d'Amiens, par un jugement du 8 avril 2019, rejette sa demande d'annulation de cet arrêté. En appel, M. B... sollicite l'annulation de ce jugement, l'annulation de l'arrêté préfectoral, l'octroi d'un titre de séjour, et le remboursement de frais juridiques. La cour d'appel rejette ses demandes, confirmant la décision du tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Obligation de quitter le territoire : La cour souligne que M. B... n'a pas prouvé la nationalité française de sa fille, ce qui contredit son argument selon lequel il serait en droit de rester en France pour des raisons familiales. La cour indique : « il y a lieu, par adoption des motifs retenus à bon droit par le premier juge, d'écarter le moyen tiré de ce que le préfet de l'Oise… a méconnu les dispositions du 6° de l'article L. 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers. »
2. État de santé et soins médicaux : Les éléments médicaux présentés par M. B... ne justifient pas une interprétation favorable concernant sa santé. La cour note qu’il n'est pas établi que son retour au Nigeria entraînerait des conséquences d'une exceptionnelle gravité, précisant que « l'interruption de la prise en charge médicale… ne serait susceptible d'entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité. »
3. Droit à la vie privée et familiale : M. B... n'a pas démontré des liens suffisants avec sa fille, qui vit loin de lui, remettant en cause son argument basé sur le respect de la vie familiale. La cour déclare qu'il n'est pas fondé à prétendre que l'obligation de quitter le territoire porte atteinte à ses droits, car il n’a pas entretenu de relations suivies avec sa fille.
4. Situation humaine et exceptionnelle : La cour conclut que M. B... ne démontre pas une situation humanitaire suffisante pour obtenir un séjour. En conséquence, elle statue qu'il n'a pas droit à un titre de séjour au titre de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 511-4 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers : Cet article stipule les conditions dans lesquelles un étranger peut être contraint à quitter le territoire français, en particulier pour une brouille avec la loi ou des contraintes concernant sa situation familiale. La cour applique cet article pour évaluer les demandes de M. B..., notant qu'il ne prouve pas des droits suffisants basés sur la présence de sa fille.
2. Article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers : Cet article fixe les cas où un étranger peut être autorisé à séjourner en France, y compris les motifs humanitaires ou de santé. La cour affirme que M. B... ne remplit pas les conditions suffisantes en s'appuyant sur ses justifications médicales et ses liens familiaux incertains.
3. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale, mais la cour conclut que M. B... n’a pas établi que son éloignement aurait des effets disproportionnés sur sa vie familiale.
4. Article 3 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant : Bien que M. B... invoque l'intérêt supérieur de sa fille, la cour conclut que l'absence de preuves tangibles de relations suivies ou de la nationalité française de l'enfant affaiblit cet argument.
En somme, la décision s'appuie sur une analyse approfondie des textes législatifs et conventionnels, concluant que M. B... n'a pas les justifications légales pour contester l'arrêté préfectoral.