Résumé de la décision
La cour a été saisie en appel par le préfet du Nord concernant un jugement du tribunal administratif de Lille qui avait annulé un arrêté datedu 22 août 2019 refusant de délivrer un titre de séjour à M. A..., un ressortissant guinéen, en se fondant sur son statut de parent d'enfants français. Le tribunal avait également ordonné au préfet de délivrer une carte de séjour temporaire et avait condamné l'État à verser 1 000 euros à l'avocat de M. A... L'arrêt de la cour annule entièrement le jugement du tribunal administratif, jugeant que la demande du requérant avait perdu son objet car il avait déjà reçu un titre de séjour temporaire lors de l'audience. Par conséquent, la cour a statué qu’il n'y avait pas lieu de se prononcer sur la demande initiale et a décidé de mettre à la charge de l'État le versement de 1 000 euros à l'avocat de M. A...
Arguments pertinents
1. Perte d'objet de la demande : La cour affirme que la demande de M. A... concernant la délivrance d'un titre de séjour était dépourvue d'objet, argument fondé sur des éléments de preuve présentés en appel. Elle cite une attestation de remise d'une carte de séjour temporaire, affirmant que cela confirme que M. A... avait déjà obtenu ce titre avant le jugement du tribunal administratif.
> "il ressort des pièces produites par le préfet du Nord en appel... que M. A... s'est vu remettre... une carte de séjour temporaire... en sa qualité de parent d'enfants français."
2. Inadéquation des preuves fournies initialement : La cour note que le tribunal administratif a jugé que les preuves fournies par le préfet étaient insuffisantes. Cependant, en fournissant de nouvelles preuves en appel, le préfet a établi que la demande de M. A... était sans objet.
> "Les premiers juges ont, de ce fait, estimé... que les pièces produites par le préfet du Nord étaient insuffisantes, à elles seules, à établir que cette demande avait perdu son objet."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les dispositions de ce code sont fondamentales dans le cadre de décisions d'accorder ou de refuser des titres de séjour. Dans cette affaire, le préfet a agi en conformité avec des règles administratives pour évaluer la demande de M. A..., ce qui a ensuite été pris en compte par la cour.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cette loi régit les conditions et procédures de l’aide juridique et est mentionnée ici dans le contexte de l'indemnisation de l’avocat. L'État a été condamné à verser des frais d'avocat à M. A..., ce qui souligne l'importance de l'accès à une défense adéquate.
> "il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat le versement... de la somme de 1 000 euros sur le fondement des dispositions de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991."
En somme, cette décision illustre un exemple de la manière dont les jugements administratifs peuvent être annulés sur la base de nouvelles preuves et met en lumière l'importance des conditions de fond dans l'évaluation des demandes de titre de séjour.