Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant ivoirien, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision du préfet de l'Ain, refusant de lui délivrer une carte de séjour temporaire portant la mention "visiteur". M. A... soutenait remplir les conditions requises pour l'obtention de ce document, arguant qu'il était exempt de l'exigence d'un visa de long séjour. La cour d'appel a confirmé le jugement du tribunal administratif en considérant que M. A... n'était pas fondé à contester le refus du préfet.
Arguments pertinents
La cour a retenu plusieurs arguments clés dans sa décision :
1. Absence de Visa de Long Séjour : Le motif principal du refus de la carte de séjour se fonde sur l'absence d'un visa de long séjour, conforme à l'article L. 313-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. M. A... ne pouvait pas contester la légalité de ce motif, car il n’a pas prouvé qu'il remplissait les conditions d'exception prévues.
2. Inapplicabilité de la Convention de Vienne : M. A... a invoqué l'article 65 de la convention de Vienne sur les relations consulaires, qui accorde des dérogations spécifiques en matière d'immatriculation et de permis de séjour. Toutefois, la cour a souligné que ces dérogations ne s'appliquent qu'aux fonctionnaires en fonction et cessent dès la cessation de leurs activités.
3. Absence d'Erreur Manifeste d'Appréciation : La cour a estimé qu'il n'était pas établi que le préfet avait renoncé à son pouvoir de régularisation ou qu'il avait commis une erreur manifeste d’appréciation. Ainsi, M. A... ne pouvait pas invoquer le fait qu'il remplirait les conditions de l'article L. 313-6 sans établir la légitimité de sa situation.
Interprétations et citations légales
Les textes de loi analysés dans cette décision ont été interprétés de manière rigoureuse :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-2 : Cet article régit les conditions d'entrée et de séjour, stipulant qu’un visa de long séjour est nécessaire pour la plupart des étrangers souhaitant résider en France.
- Convention de Vienne - Article 65 : Bien que M. A... se soit appuyé sur cette disposition pour contester le refus de son titre de séjour, la cour a clarifié que "le bénéfice de ce régime dérogatoire cesse dès la cessation de leurs fonctions", indiquant ainsi que les avantages liés à cette convention ne sont plus applicables une fois les fonctions terminées.
En outre, la décision rappelle que l'existence d'une posture dérogatoire en matière de visa nécessite que le requérant prouve qu'il y a lieu d'exercer le pouvoir discrétionnaire de régularisation. Comme M. A... n'a pas apporté cette preuve, ses revendications n'ont pas été retenues.
Ainsi, la décision de la cour de rejeter la requête de M. A... repose sur une interprétation stricte des textes de loi applicables et sur le constat que les exigences administratives n'ont pas été satisfaites.