Résumé de la décision
M. B..., de nationalité sénégalaise, a épousé une ressortissante française et a bénéficié de titres de séjour en tant que conjoint. Son titre de séjour n’a pas été renouvelé par le préfet du Rhône, ce qui a entraîné un jugement du tribunal administratif de Lyon le 29 mai 2018 confirmant ce refus. M. B... conteste cette décision en demandant un sursis à son exécution devant la cour. La cour a finalement rejeté sa demande, considérant que ses moyens de contestation n’étaient pas sérieux.
Arguments pertinents
1. Nationalité française : M. B... soutenait être de nationalité française, ce qui, selon lui, rendait impossible une mesure d'éloignement. La cour a jugé que cet argument n'était pas sérieux, indiquant que "les moyens ... n'apparaissent pas sérieux, au sens et pour l'application de l'article R. 811-17 du code de justice administrative."
2. Refus de titre de séjour : Il a également argué que le refus de renouveler son titre de séjour était illégal parce qu'il méconnaissait les dispositions du code de l'entrée et du séjour des étrangers. La cour a réaffirmé que cet argument ne tenait pas, se basant sur une évaluation des faits où "la décision de refus de séjour a été prise en méconnaissance du 4° de l'article L. 313-11 du code".
3. Accord franco-sénégalais : Enfin, M. B... a prétendu qu'il devait bénéficier d'une carte de résident sur le fondement de l'accord franco-sénégalais. Là encore, cet argument n’a pas été retenu par la cour.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-17 du code de justice administrative : Ce texte, qui stipule que le sursis à l'exécution peut être accordé si l'exécution d'une décision de première instance entraîne des conséquences difficilement réparables et si les moyens paraissent sérieux, a été fondamental dans le raisonnement de la cour. La cour a appliqué cet article pour évaluer la gravité et la pertinence des arguments présentés par M. B..., soulignant que "la requête à fin de sursis à exécution ... doit être rejetée ainsi que, par voie de conséquence, ses conclusions à fins d'injonction."
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article peut empêcher l'application des dispositions relatives aux frais d'avocat au cas où l'État n'est pas une partie perdante dans le litige. Cela a conduit la cour à décider que "les dispositions ... font obstacle à ce qu'il en soit fait application à l'encontre de l'Etat".
En résumé, cette décision met en lumière la nécessité de démontrer des arguments sérieux et fondés pour obtenir un sursis à l'exécution dans le cadre des recours contre les décisions administratives concernant les titres de séjour. Les questions de nationalité et de droit au séjour sont traitées avec rigueur, reflétant les exigences des textes applicables.