Résumé de la décision
La décision concerne M. C..., gérant et unique associé de l'EURL Isère Bâtiment, qui conteste des impositions sur le revenu et des contributions sociales pour les années 2010 et 2011, suite à une vérification de comptabilité. Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté sa demande de décharge, et M. C... a fait appel. Il soutient que le jugement est entaché d'irrégularité en raison de l'utilisation d'une pièce non soumise au contradictoire et que les impositions ont été établies par un vérificateur territorialement incompétent. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant les arguments de M. C... et concluant à la régularité de la procédure d'imposition.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité du jugement : M. C... prétend que le tribunal a violé le principe du contradictoire en se basant sur un arrêté de nomination non communiqué. La cour a écarté cet argument, affirmant qu'aucune preuve n'indique que l'arrêté ait été transmis au tribunal, ce qui rend le moyen irrecevable.
2. Sur la compétence du vérificateur : M. C... argue que le vérificateur était territorialement incompétent. La cour a constaté que le signataire de la proposition de rectification, M. E... A..., avait été affecté à la direction des services fiscaux de l'Isère, ce qui prouve sa compétence. La publication tardive de son arrêté de nomination n'affecte pas la validité de ses actes.
Interprétations et citations légales
1. Principe du contradictoire : La cour a rappelé que le respect du principe du contradictoire est fondamental dans le cadre de l'instruction des affaires fiscales. Cependant, elle a noté que l'absence de communication d'un document au tribunal ne constitue pas une violation de ce principe si le document n'a pas été soumis par l'administration.
2. Compétence des agents fiscaux : La cour a interprété les dispositions de la loi n°84-16 du 11 janvier 1984 et du décret n°63-280 du 19 mars 1963. Selon l'article 28 de la loi, seules certaines décisions doivent être publiées, et l'absence de publication d'un arrêté de mutation ne remet pas en cause la compétence de l'agent. La cour a cité :
- Loi n°84-16 - Article 28 : "Les décisions portant nominations, promotions de grades et mises à la retraite doivent faire l'objet d'une publication suivant des modalités fixées par décret en Conseil d'Etat."
- Décret n°63-280 - Article 2 : "La publication au Journal officiel de la République française des décisions concernant les fonctionnaires non mentionnés à l'article précédent n'est pas obligatoire."
3. Validité des actes administratifs : La cour a conclu que la compétence de l'agent signataire de la proposition de rectification était établie par son affectation, indépendamment de la date de publication de l'arrêté. Cela souligne le principe selon lequel la publication tardive ne remet pas en cause la légalité des actes accomplis dans l'exercice des fonctions de l'agent.
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. C..., confirmant la régularité de la procédure d'imposition et la compétence du vérificateur.