Résumé de la décision
Par arrêt du 15 octobre 2019, la cour administrative d'appel a déclaré sans objet la requête de M. D..., qui contestait un jugement du tribunal administratif de Dijon du 2 mai 2018, annulant des arrêtés du 12 avril 2018 portant transfert de M. D... aux autorités allemandes pour l'examen de sa demande d'asile, ainsi qu'une assignation à résidence. La cour a constaté qu’une attestation de demande d’asile avait été délivrée à M. D... le 7 janvier 2019, ce qui a implicitement abrogé les décisions contestées. En conséquence, aucune décision supplémentaire n'était requise concernant les demandes d'annulation et d'injonction.
Arguments pertinents
1. Abrogation implicite des arrêtés : La cour a jugé que l'attestation de demande d'asile, délivrée le 7 janvier 2019, avait pour effet d’abroger les arrêtés contestés. La cour souligne que "cette attestation a eu pour effet, implicitement mais nécessairement, d'abroger la décision contestée".
2. Sans objet: Étant donné que l'attestation a abrogé les décisions antérieures, la requête de M. D... relative à l'annulation des arrêtés et au jugement du tribunal administratif est devenue sans objet. Ainsi, "Il n'y a plus lieu d'y statuer."
3. Rejet des conclusions sur l'aide juridictionnelle : La cour a également précisé qu'il n'y avait pas lieu d'accéder aux conclusions concernant les frais d'avocat dès lors que les demandes étaient devenues sans objet, en affirmant que "le surplus des conclusions de la requête est rejeté".
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n° 604/2013 : Ce règlement, concernant les critères et mécanismes d'attribution de la responsabilité pour l'examen des demandes d'asile, a été essentiel dans l'évaluation des responsabilités de l'Allemagne et de la France concernant la demande d'asile de M. D...
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce code a des dispositions spécifiques pour la gestion des demandes d'asile, notamment en ce qui concerne les obligations des autorités face à un demandeur.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet aux parties d'obtenir le remboursement de leurs frais d'avocat lorsque leurs demandes aboutissent. Cependant, la cour a conclu qu'aucune indemnisation n'était justifiée en l'espèce.
4. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cette loi encadre l'aide juridictionnelle et les conditions de sa mise en œuvre, précisant que la prise en charge des frais doit correspondre à des conclusions soumises avec succès.
En somme, la décision de la cour repose sur l'analyse que la délivrance ultérieure de l'attestation de demande d'asile a redéfini la situation juridique de M. D..., le rendant inapproprié de continuer l'examen des recours antérieurs.