Résumé de la décision
La SAS Ost Développement a contesté un jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand du 28 février 2018 qui rejetait sa demande de décharge des compléments d'imposition à la cotisation foncière des entreprises et de taxe pour frais de chambre de commerce et d'industrie pour les années 2011, 2012 et 2013, suite à une vérification de comptabilité. La cour a confirmé le jugement, estimant que l’administration fiscale avait respecté les garanties actions des contribuables et que la procédure suivie n’était pas entachée d'irrégularité.
Arguments pertinents
1. Sur l’application des garanties : La SAS Ost Développement a soutenu que l’administration fiscale n’avait pas respecté les obligations d'information vis-à-vis des rehaussements envisagés, notamment en ce qui concerne le montant des droits, taxes et pénalités à la suite des redressements. La cour a écarté cet argument en rappelant que l'article L. 56 du livre des procédures fiscales exclut l'application de la procédure de rectification contradictoire pour les impositions directes perçues au profit des collectivités locales. Par conséquent, l'administration n'était pas tenue d'envoyer une proposition de rectification.
2. Sur la mention de l'assistance : La SAS Ost Développement a également allégué que l’administration avait omis de mentionner dans sa notification la possibilité de se faire assister d'un conseil. La cour a indiqué que cette obligation ne fait pas partie des droits fondamentaux découlant des procédures de défense, supportant ainsi la décision de rejet du tribunal administratif.
3. Sur la doctrine administrative : La SAS a tenté de se reposer sur l'instruction administrative mentionnée dans le BOI, qui stipulait que les redressements doivent être notifiés via un imprimé spécifique après vérification de comptabilité. La cour a précisé que la doctrine ne peut pas interpréter la loi fiscale au sens de l'article L. 80 A du livre des procédures fiscales et que, par conséquent, elle ne pouvait pas être invoquée pour contester la régularité de la procédure.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 48 du livre des procédures fiscales : Cet article établit que l'administration doit informer le contribuable des rectifications envisagées. Toutefois, la cour a relevé que cette obligation s'applique seulement dans le cadre d'une procédure de rectification contradictoire, qui n'est pas pertinente dans le cas présent, car la SAS concernée était soumise à des impositions directes au profit des collectivités locales (Code des procédures fiscales - Article L. 48).
2. Article L. 54 B du livre des procédures fiscales : Cet article stipule que la notification d'une proposition de rectification doit mentionner la possibilité pour le contribuable de se faire assister par un conseil. La cour a établi que la loi ne rend pas cette mention obligatoire dans le cadre des procédures non contradictoires (Code des procédures fiscales - Article L. 54 B).
3. Article L. 56 du livre des procédures fiscales : Il écarte clairement la procédure de rectification contradictoire pour les impositions locales, justifiant ainsi les décisions de l'administration dans le cas en question (Code des procédures fiscales - Article L. 56).
4. Doctrine administrative BOI-CF-IOR-10-30-20140227 : Bien qu'elle ait été évoquée par la requérante, la cour a précisé que la doctrine administrative ne constitue pas une interprétation légale et ne peut pas être utilisée comme fondement d’une contestation concernant les obligations de l’administration fiscale.
Dans cette décision, la cour a clarifié ses positions sur les droits des contribuables dans le cadre de la vérification de la comptabilité et a effectivement rejeté tous les arguments de la SAS Ost Développement, considérant que l'administration avait agi conformément à la législation fiscale en vigueur.