Résumé de la décision
La SA Dolphin Intégration a formé une requête pour annuler un jugement du tribunal administratif de Grenoble, qui avait rejeté sa demande d'exonération d'impôt sur les sociétés au titre de l'exercice clos en 2011, en se fondant sur l'article 44 undecies du code général des impôts. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les rectifications apportées aux résultats déclarés par la société n'avaient pas été faites dans les conditions et délais légaux, et a rejeté la requête, y compris les demandes de décharge des impositions et d'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur l'exonération d'impôt : La cour a affirmé que "le régime d'exonération prévu à l'article 44 undecies n'est pas applicable aux bénéfices que le contribuable a omis de déclarer dans les conditions et délais légaux, quels que soient les motifs de cette omission". Elle a précisé que les résultats issus des rectifications administratives ne pouvaient pas être considérés comme déclarés légalement.
2. Sur la déclaration des revenus : Bien que la société ait souscrit une déclaration de résultats, la cour a souligné que "les résultats procédant des rectifications non contestées par la société appelante ne peuvent bénéficier de l'exonération en cause", indiquant ainsi que la simple déclaration d'un montant initial n’était pas suffisante pour justifier l'exonération si ce montant avait été ultérieurement rectifié.
Interprétations et citations légales
1. Article 44 undecies du Code général des impôts : Ce texte prévoit que “les entreprises qui participent à un projet de recherche et de développement et sont implantées dans une zone de recherche et de développement ... sont exonérées d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés à raison des bénéfices qu'elles y réalisent au titre des trois premiers exercices ou périodes d'imposition bénéficiaires.” Cependant, cette exonération est conditionnelle à la déclaration correcte des bénéfices ("le bénéfice exonéré ... est celui déclaré selon les modalités prévues...").
2. Article 53 A du Code général des impôts : Cet article impose aux contribuables de souscrire chaque année une déclaration permettant de déterminer et de contrôler le résultat imposable de l'exercice précédent. La cour a rappelé que “les résultats procédant des rectifications apportées par l'administration aux résultats initialement déclarés ne peuvent être regardés comme ayant été déclarés dans les conditions et délais légaux”.
En conclusion, la décision de la cour illustre l'importance de respecter les conditions de déclaration des résultats fiscaux pour bénéficier des exonérations fiscales, et souligne que des rectifications fiscales ne permettent pas à elles seules de revendiquer une exonération si les résultats originaux n'ont pas été correctement déclarés dans les délais imposés par la législation fiscale.