Résumé de la décision
Dans cette affaire, le préfet de l'Isère a requis l'annulation du jugement du tribunal administratif de Grenoble, qui avait annulé sa décision d'assignation à résidence de M. A..., un ressortissant marocain. M. A... avait demandé son admission au séjour en tant que salarié, mais sa demande avait été rejetée, entraînant une obligation de quitter le territoire français. Le tribunal administratif avait estimé que la décision d'éloignement n'avait pas été régulièrement notifiée. La cour administrative d'appel a annulé le jugement du tribunal administratif, considérant que la notification de la mesure d'éloignement avait été effectuée de manière régulière.
Arguments pertinents
1. Régularité de la notification : La cour a souligné que le préfet avait apporté des preuves suffisantes de la notification de la décision d'obligation de quitter le territoire. Le tribunal administratif avait erronément estimé que le préfet n'avait pas prouvé cette notification. L'arrêt indique : « son jugement doit, par suite, être annulé », confirmant ainsi la régularité de la procédure administrative en question.
2. Conditions d'assignation à résidence : La décision d'assignation à résidence ne peut être prise que si le délai pour quitter le territoire est expiré ou n'a pas été accordé. Le préfet a respecté cette condition, arguant que M. A... avait été notifié de l'obligation de quitter le territoire, et le délai pour quitter était donc écoulé.
Interprétations et citations légales
1. Conditions de l’assignation à résidence : L'article L. 561-2 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile précise que l'assignation à résidence peut être décidée lorsque l'étranger fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français pour laquelle le délai pour quitter le territoire est expiré. Cela cadre strictement les circonstances dans lesquelles l'assignation peut être ordonnée.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-2 : « L'autorité administrative peut prendre une décision d'assignation à résidence à l'égard de l'étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable, lorsque cet étranger [...] fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français [...] et pour laquelle le délai pour quitter le territoire est expiré ou n'a pas été accordé. »
2. Rôle de la preuve en matière de notification : L'administration est donc chargée d'établir la régularité de la notification des décisions. Le juge administratif a l'obligation de vérifier que l'intéressé a bien reçu notification de la décision. En l'espèce, le préfet a pu démontrer que le pli contenant la décision d'éloignement >> "a été notifié par courrier recommandé avec accusé de réception".
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-1 : « La décision d'assignation à résidence est motivée ». Cette disposition fait également allusion à la nécessité d'une justification claire des décisions administratives.
En résumé, la décision de la cour administrative d’appel de Lyon met en lumière la rigueur des procédures de notification des décisions administratives et les conditions précises requises pour une assignation à résidence, tout en soulignant l'importance de la régularité administrative dans le cadre des mesures d'éloignement des étrangers.