Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Lyon a statué sur la requête de M. D..., de nationalité tunisienne, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Lyon du 17 décembre 2014. Ce jugement avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision du préfet du Rhône le contraignant à quitter le territoire français sous trente jours et refusant de lui délivrer un titre de séjour. La Cour a confirmé le jugement de première instance, considérant que les arguments de M. D... n'étaient pas fondés et que le préfet n'avait commis aucune erreur manifeste d'appréciation.
Arguments pertinents
1. Sur la circulaire du 28 novembre 2012 : M. D... a soutenu que le préfet avait commis une erreur de droit en n'appliquant pas cette circulaire. La Cour a cependant jugé que M. D... ne pouvait se prévaloir de ses énonciations, écartant ainsi les moyens tirés d'une erreur manifeste d'appréciation (point 2).
2. Sur la situation personnelle et l'article 8 de la Convention européenne : M. D... a mis en avant sa durée de séjour en France, son intégration, et ses liens familiaux. Pourtant, célibataire et sans charges de famille, son argumentation a été jugée insuffisante. La Cour a conclu que le préfet n'avait pas commis d'erreur manifeste en considérant que M. D... avait des liens dans son pays d'origine (point 3).
Interprétations et citations légales
- Circulaire du 28 novembre 2012 : La Cour a déterminé que les dispositions de cette circulaire ne pouvaient pas être utilisées par M. D... pour justifier sa demande, ce qui entraîne une limitation des moyens de contestation basés sur cette circulaire.
- Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a considéré que l'impact de la décision du préfet sur la situation personnelle de M. D... ne constituait pas une atteinte disproportionnée, compte tenu de l’absence de charges de famille et des liens que M. D... conservait dans son pays d’origine.
Passages pertinents :
- « Le préfet ne peut être regardé comme ayant, dans l'atteinte portée à sa situation personnelle au regard des stipulations de l'article 8 de la convention… commis une erreur manifeste d'appréciation. »
- « En l'absence d'un moyen de droit ou de fait… il n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué qui est suffisamment motivé, le tribunal administratif de Lyon a rejeté sa demande. »
En résumé, la décision s'articule autour de l'inapplicabilité de la circulaire citée par M. D... et de la conciliation de ses droits sous l'article 8 de la Convention avec la légitimité des décisions administratives du préfet. Cela souligne l'importance de la situation personnelle et des critères objectifs dans l'examen des demandes de titre de séjour.