Résumé de la décision
M. B..., ressortissant tunisien, a saisi la Cour d'appel pour contester une ordonnance du tribunal administratif de Grenoble qui avait prononcé un non-lieu à statuer dans son recours contre une décision du préfet de l'Isère, refusant de lui délivrer un titre de séjour. La Cour a annulé cette ordonnance et a renvoyé l'affaire au tribunal administratif de Grenoble. Elle a jugé que le titre de séjour accordé à M. B... en tant que "membre de la famille d'un citoyen de l'Union européenne" ne pouvait pas être considéré comme remplaçant la demande de titre fondée sur son état de santé.
Arguments pertinents
1. Inexistence d'un titre de séjour : M. B... a soutenu qu'à la date de l'ordonnance, aucun titre de séjour ne lui avait été délivré en rapport avec sa demande sur la base de son état de santé, et que le non-lieu à statuer était donc irrégulier.
> "… le titre de séjour dont la délivrance était annoncée … concernait une nouvelle demande … alors qu'il avait présenté une demande de titre fondée sur son état de santé."
2. Nature du non-lieu à statuer : La Cour a estimé que le tribunal administratif avait erronément considéré que la délivrance d'un nouveau titre de séjour rendait la demande initiale sans objet.
> "… la décision lui refusant la délivrance d'un titre de séjour au titre de l'état de santé …"
3. Effet du nouveau titre de séjour : La décision relative au titre de séjour en tant que membre de la famille d'un citoyen européen ne remplace pas le refus de titre lié à la situation de santé de M. B...
> "… le titre de séjour qui a été délivré à M. B... ne peut être regardé comme ayant pour effet de rapporter … la décision lui refusant la délivrance d'un titre de séjour au titre de l'état de santé."
Interprétations et citations légales
La décision a analysé et interprété plusieurs textes de loi, notamment :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce code fixe les règles concernant les demandes de titres de séjour. La décision du préfet de l'Isère a été examinée à la lumière de ces dispositions, spécifiquement concernant les motifs de refus de titre de séjour, comme l'état de santé.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 sur l'aide juridique et Code de justice administrative : Les articles L. 761-1 du code de justice administrative, qui permettent de faire supporter à l'État les frais de justice, ont également été cités, non retenu dans ce cas précis.
> "… il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat la somme dont le requérant demande le versement à son avocat …"
La Cour a appliqué ces textes pour justifier son renvoi de l'affaire au tribunal administratif, soulignant l'importance de la situation de l'individu en rapport avec ses droits sanitaires et ses demandes de titres de séjour.
En conclusion, la décision met en lumière la distinction entre différents motifs de demande de titre de séjour et souligne la nécessité de prendre en compte la situation personnelle et de santé des requérants dans l'évaluation des décisions administratives.