Résumé de la décision
M. C... B... et Mme A... B... ont interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait rejeté leur demande visant à obtenir la décharge d'impositions et pénalités relatives à l'année 2013, résultant notamment d'une rectification par l'administration fiscale. En cours d'instance, l'administration a accordé un dégrèvement de 78 569 euros, rendant une partie de leur requête sans objet. La cour a finalement rejeté le surplus des conclusions, en considérant que les requérants n'avaient pas prouvé le caractère exagéré des impositions appliquées, ni justifié leurs demandes concernant les pénalités.
Arguments pertinents
1. Sur la charge de la preuve : La cour souligne que, selon l'article L. 193 du livre des procédures fiscales, il appartient au contribuable de prouver le caractère exagéré d'une imposition établie d'office. Il est affirmé que « les impositions mises à la charge de M. et Mme B... ayant été établies à l'issue de la mise en œuvre de la procédure de taxation d'office (…) il leur appartient d'en établir le caractère exagéré. »
2. Sur le déficit foncier : Les requérants soutiennent la validité du déficit foncier déclaré. Cependant, la cour indique qu'ils n'ont pas prouvé que la remise en cause par l'administration de ce déficit était exagérée. La cour constate que « (…) se bornant à soutenir qu'ils estiment fondé le déficit foncier déclaré à hauteur de 10 700 euros, les requérants n’établissent pas que la remise en cause de ce déficit par l’administration (…) présente un caractère exagéré. »
3. Sur les pénalités : Les requérants contestent le calcul des intérêts de retard, affirmant que le montant était injustement majoré. La cour mentionne que ce moyen doit être rejeté, en l'absence de nouveaux éléments, en se basant sur « les motifs retenus par les premiers juges, qu'il y a lieu pour la cour d’adopter. »
Interprétations et citations légales
1. Charge de la preuve : L'article L. 193 du livre des procédures fiscales est crucial dans cette décision : « Dans tous les cas où une imposition a été établie d'office, la charge de la preuve incombe au contribuable qui demande la décharge ou la réduction de l'imposition. » Cela établit clairement que le contribuable doit justifier ses allégations contre l'administration.
2. Estimation d'imposition : L'article R. 193-1 du même livre offre un cadre sur la possibilité pour le contribuable de demander la décharge en prouvant l'exagération de l'imposition : « Dans le cas prévu à l'article L. 193, le contribuable peut obtenir la décharge ou la réduction de l'imposition mise à sa charge en démontrant son caractère exagéré. » Cette règle souligne toujours le fardeau de la preuve qui repose sur le contribuable.
3. Évaluation du déficit foncier : La décision de la cour repose sur le fait que les arguments des requérants concernant la validité de leur déficit foncier ne sont pas soutenus par des preuves adéquates, indiquant ainsi l'importance de la présentation d'éléments probants lors des contestations fiscales.
En somme, cette décision illustre bien la rigueur de l'administration fiscale, ainsi que le rôle critique de la charge de la preuve dans les litiges fiscaux.