Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a été saisie par M. et Mme D... pour contester un jugement du tribunal administratif de Dijon ayant rejeté leur demande d'annulation de l'arrêté du maire de Sens autorisant la construction d'un bâtiment comportant des logements avec une toiture terrasse. La cour a conclu que le projet était conforme aux dispositions du plan local d'urbanisme et a rejeté la requête de M. et Mme D..., tout en condamnant ces derniers à verser une somme de 1 500 euros chacun à la commune de Sens et aux propriétaires du bâtiment, M. et Mme G..., au titre des frais d'instance.
Arguments pertinents
1. Conformité au Plan Local d'Urbanisme (PLU) : La cour a relevé que l'arrêté du 4 mai 2017 était conforme aux dispositions du règlement du PLU, notamment en ce qui concerne l'article UB 11 qui permet les toitures terrasses, en particulier lorsqu'elles sont végétalisées. La cour a noté, "En vertu du règlement du plan local d'urbanisme de la commune de Sens [...] l'article 2-3 [...] dispose qu'en cas de recours à un architecte [...] les toitures terrasses sont autorisées [...]".
2. Évaluation des caractéristiques du projet : La cour a également tenu compte de l'environnement dans lequel le bâtiment est implanté, notant la coexistence de constructions variées dans le quartier, y compris des bâtiments à toits plats, ce qui a permis de soutenir que la construction projetée ne dépareillait pas l'ensemble architectural. Elle a conclu que, "compte tenu du lieu d'implantation du bâtiment et de ses caractéristiques, le maire de Sens a pu légalement estimer que la construction projetée [...] pouvait être autorisée".
3. Interdiction de la charge des frais : Le tribunal a également précisé que M. et Mme D..., ne faisant pas partie des parties gagnantes, ne pouvaient pas demander le remboursement des frais juridiques, déduisant que "ces dispositions font obstacle à ce que soient mises à la charge de la commune de Sens et de M. et Mme G..., qui ne sont pas les parties perdantes".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, la cour s'est appuyée à la fois sur le Code de l'urbanisme, notamment l'article concernant les règlements d'urbanisme locaux, et le Code de justice administrative, qui règlemente les frais d'instance.
- Code de l'urbanisme - Article UB 11 : Ce texte stipule que des constructions doivent respecter certaines normes, tout en laissant une marge d'appréciation à l'autorité administrative pour l'octroi de permis de construire. La possibilité des toitures terrasses a été justifiée par ce règlement, affirmant : "les toitures terrasses sont autorisées, notamment : les toitures terrasses végétalisées".
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit le remboursement des frais d’instance, stipulant que "la perte de l’instance implique que les dispositions [...] ne peuvent pas être mises à la charge des parties gagnantes". La cour a utilisé cette base pour justifier la non-acceptation de la demande de M. et Mme D... concernant le remboursement de leurs frais.
En conclusion, la décision de la cour confirme la portée des règles d'urbanisme et souligne la nécessité d'une interprétation flexible des règlements en fonction du contexte local. La cour a donc rejeté la requête de M. et Mme D..., à juste titre selon l'analyse des règles applicables.