Résumé de la décision
L'association AST74, gestionnaire d'un service de santé au travail interentreprises en Haute-Savoie, a contesté la légalité d'une décision du ministre chargé du travail qui a retiré l'agrément obtenu par décision implicite, en raison d'un recours hiérarchique. Le tribunal administratif de Grenoble a initialement rejeté la demande de l'association. En appel, la cour a annulé ce jugement, estimant que la décision implicite d'agrément était valable et ne pouvait pas être légalement retirée.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation du retrait : L'association AST74 a soutenu que le retrait de la décision implicite d'acceptation, issue de son recours hiérarchique, était insuffisamment motivé.
2. Légalité de la décision implicite : La cour a conclu que l'agrément implicite, résultant du silence gardé par l'administration pendant plus de quatre mois, était légal. La décision implicite ne pouvait donc pas être retirée, car il n'y avait pas d'illégalité manifeste à son origine.
3. Base légale : La cour a fait référence à l'article R. 4622-52 du Code du travail, indiquant qu'un recours hiérarchique a encore droit à une décision implicite d'agrément après un silence prolongé.
Citation pertinente : "En l'absence de réponse, l'association pouvait, le 12 juin 2015, se prévaloir d'une décision implicite valant agrément."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'agrément implicite : L'article R. 4622-52 du Code du travail établit que le silence gardé pendant plus de quatre mois sur une demande peut donner lieu à une décision implicite d'agrément. Cette disposition garantit que le droit à l'agrément est protégé même contre un silence administratif, et cela renforce les droits des demandeurs.
Code du travail - Article R. 4622-52 : "Le silence gardé pendant plus de quatre mois sur une demande d'agrément ou de renouvellement d'agrément vaut décision d'agrément."
2. Conditions de retrait : Selon l'article 23 de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000, une décision implicite d'acceptation ne peut être retirée que sous certaines conditions, notamment l'existence d'une illégalité. En l'absence de telles circonstances dans le cas présent, la décision du ministre a été jugée non conforme.
Loi n° 2000-321 - Article 23 : "Une décision implicite d'acceptation peut être retirée, pour illégalité, par l'autorité administrative : [...] 2° Pendant le délai de deux mois à compter de la date à laquelle est intervenue la décision, lorsqu'aucune mesure d'information des tiers n'a été mise en oeuvre."
3. Impact du jugement : La cour a pris en compte que l'association était fondée à demander l'annulation du jugement, car le ministre n'avait pas respecté les conditions légales pour retirer l'agrément et que cela constituait un excès de pouvoir.
En conclusion, la cour a annulé tant le jugement du tribunal administratif que la décision ministérielle, consolidant ainsi la protection des décisions implicites favorables résultant du silence de l'administration et confirmant l'importance d'une motivation adéquate pour le retrait des décisions administratives.