Résumé de la décision
M. B..., de nationalité égyptienne, a contesté une décision du préfet de l'Isère qui lui imposait une obligation de quitter le territoire français. En vertu d'un jugement correctif du tribunal correctionnel de Grenoble du 16 mai 2018, M. B... a été reconnu comme mineur, ce qui a des conséquences sur la légalité de sa reconduite à la frontière. Le Tribunal administratif de Grenoble a initialement rejeté sa demande, mais la cour a annulé ce jugement, affirmant que M. B..., en tant que mineur, ne pouvait légalement recevoir une telle obligation de quitter le territoire, en raison des dispositions du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
Arguments pertinents
La cour a fondé sa décision sur les dispositions spécifiques du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, en particulier l'article L. 511-4 qui stipule que "Ne peuvent faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire français : / 1° L'étranger mineur de dix-huit ans (...) ". La cour a conclu que la décision du préfet était illégale, car M. B... avait été déclaré mineur par le jugement devenu définitif du tribunal correctionnel. Cela montre que l’autorité de la chose jugée des décisions judiciaires pénales s'impose aux juridictions administratives.
Interprétations et citations légales
La décision se fonde principalement sur deux articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article autorise l'autorité administrative à obliger un étranger à quitter le territoire sous certaines conditions, notamment lorsqu'il ne justifie pas d'une entrée régulière.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-4 : Ce texte précise les exceptions à l'obligation de quitter le territoire, en énonçant notamment que les étrangers mineurs ne peuvent pas y être soumis.
L'interprétation de ces articles est cruciale dans cette décision. En se basant sur le jugement définitif du tribunal correctionnel, qui a constaté que M. B... était mineur, la cour a affirmé que ce fait rendait la décision de quitter le territoire illégale. Cette jurisprudence illustre le principe selon lequel les décisions des juridictions répressives ont un effet direct sur les décisions administratives subséquentes, renforçant ainsi les protections juridiques des mineurs dans le contexte de l'immigration.
Conclusions supplémentaires :
En annulation de la décision du préfet, la cour a également ordonné le versement de frais d'avocat, en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, témoignant de la reconnaissance des droits de M. B... et de l'importance de l'aide juridictionnelle dans des cas touchant des individus vulnérables.