Résumé de la décision
M. A..., professeur des écoles, a contesté une décision implicite de rejet concernant sa demande de promotion au grade de professeur des écoles de classe exceptionnelle. Sa requête initiale a été jugée irrecevable par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, ce qui a conduit M. A... à saisir la cour d'appel. La cour a annulé cette ordonnance, estimant que le refus opposé à la réclamation n'était pas encore devenu définitif au moment de la décision du tribunal. Cependant, la cour a constaté que la demande initiale de M. A... ne comportait pas l'exposé d'arguments, ce qui a conduit au rejet de la demande au fond.
Arguments pertinents
1. Délai de recours : M. A... a fait valoir que le délai de recours n'avait pas expiré lors de la décision du tribunal administratif, soutenant que son recours gracieux déposé le 17 août 2018 avait suspendu ce délai. La cour a confirmé que ce délai ne s'était pas écoulé le 19 novembre 2018, ce qui justifie l'annulation de l'ordonnance.
Citation : « le délai de recours contentieux contre la décision implicite de rejet née le 17 octobre 2018 n'était pas expiré. »
2. Motifs de l'irrecevabilité : La cour a constaté que la requête initiale, bien qu'irrecevable en raison de l'absence d'exposé des moyens, n'aurait pas dû être rejetée uniquement sur ce fondement à cause de la situation des délais de recours.
Citation : « le président du tribunal administratif ne pouvait, pour rejeter cette demande… se fonder sur les motifs tirés de ce qu'elle ne comportait ni l'énoncé de conclusions, ni l'exposé de moyens. »
3. Fin de non-recevoir et rejet de la demande principale : Après annulation de l'ordonnance, la cour a examiné la demande de M. A..., qui a finalement été rejetée pour irrecevabilité, faute d'arguments exposés.
Citation : « cette demande, qui est irrecevable, ne peut qu'être rejetée. »
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Ce texte permet au président d'un tribunal administratif de rejeter des requêtes jugées manifestement irrecevables. Toutefois, des précautions doivent être prises par rapport aux délais de recours en cours, ce qui renforce l'importance de la bonne gestion des délais pour les justiciables.
Citation : « les présidents de tribunal administratif […] peuvent, par ordonnance : […] rejeter les requêtes manifestement irrecevables […] ».
2. Article R. 421-1 du Code de justice administrative : Cet article est essentiel pour comprendre les conditions de recevabilité des recours. Il établit que le recours doit être formé dans un délai de deux mois suivant une décision administrativement notifiée.
Citation : « La juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée. »
3. Article R. 421-2 du Code de justice administrative : Cet article souligne les conséquences d'un silence gardé par l'administration, précisant comment cela affecte le calcul des délais de recours.
Citation : « dans les cas où le silence gardé par l'autorité administrative sur une demande vaut décision de rejet, l'intéressé dispose, pour former un recours, d'un délai de deux mois à compter de la date à laquelle est née une décision implicite de rejet. »
En conclusion, cette affaire illustre l'importance de la précision dans les délais et l'exposé des moyens dans le cadre des recours devant les juridictions administratives, tout en rappelant que les droits des demandeurs doivent être protégés contre des décisions qui ne tiennent pas compte de ces principes fondamentaux.