Résumé de la décision
M. B... a été radié de la formation opérationnelle de réserviste territorial par une décision du 1er mars 2017, pour un comportement jugé incompatible avec les fonctions envisagées et des difficultés de compréhension. Contestant cette décision, M. B... a saisi le tribunal administratif, qui a rejeté sa demande. Il a alors interjeté appel. La cour, dans une décision du 17 décembre 2020, a ordonné un complément d'instruction pour obtenir davantage d'éléments concernant les écarts de comportement et les résultats académiques de M. B..., en raison de la carence d'éléments fournis par l'administration.
Arguments pertinents
1. Motivation des décisions administratives : M. B... soutient que la décision de radiation n'est pas suffisamment motivée, ce qui constitue un vice de procédure. À ce sujet, il est essentiel que l'administration justifie ses décisions, particulièrement quand elles touchent à des droits fondamentaux tels que l'accès à l'emploi.
2. Vices de procédure : M. B... affirme que la procédure de radiation a été entachée d'un vice en raison de la réunion non conforme d'une commission de radiation. Il n’a pas été informé de cette réunion, ce qui l’a empêché de présenter ses observations.
3. Aptitudes requises : M. B... conteste la légitimité de la décision de radiation en vertu des articles du Code de la défense qui stipulent que "le réserviste doit posséder l'ensemble des aptitudes requises pour servir dans la réserve opérationnelle" (Code de la défense - Article L. 4221-2). Il remet en question la justification de sa radiation sur la base d’allégations de comportement.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l'interprétation des articles du Code de la défense relatifs aux conditions d'engagement des réservistes :
- Code de la défense - Article L. 4221-2 : "Le réserviste doit posséder l'ensemble des aptitudes requises pour servir dans la réserve opérationnelle." Ce texte établit la nécessité d'une évaluation préalable des compétences, une condition que M. B... estime non remplie dans son cas.
- Code de la défense - Article R. 4221-2 : "La signature de l'engagement est subordonnée à la reconnaissance préalable de l'ensemble des aptitudes à y occuper un emploi." Cela souligne l’importance d’un processus d'évaluation transparent auquel tous les candidats doivent avoir accès.
Dans sa décision, la cour a reconnu que le ministre de l'Intérieur ne fournissait pas suffisamment d'éléments probants pour justifier la radiation de M. B..., et a décidé d’ordonner un complément d’instruction. Cette exigence de preuves est cruciale dans la protection des droits individuels, renforçant le principe selon lequel une décision administrative doit être éclairée et fondée sur des faits concrets.
Cette affaire illustre ainsi les enjeux liés à la transparence et à la justification des décisions administratives, particulièrement lorsqu'elles affectent des droits des individus.