Résumé de la décision
Mme C... a formé une requête devant la cour pour contester un jugement du tribunal administratif de Lyon qui a rejeté sa demande d’annulation d’un arrêté préfectoral du 18 décembre 2019. Ce dernier refusait la délivrance d'une carte de séjour temporaire "vie privée et familiale" et imposait une obligation de quitter le territoire français, fixant la République démocratique du Congo comme pays de renvoi. La cour a rejeté la requête de Mme C..., estimant que l'arrêté n'était pas entaché de défaut de motivation et que les moyens tirés de la méconnaissance des droits de l'homme et de l'erreur manifeste d'appréciation n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Exigence de motivation : La cour a rappelé que l’obligation de motivation des décisions administratives repose sur l’expression des motifs que l'administration entend utiliser pour fonder sa décision. La cour a jugé que l’arrêté en question n'était pas entaché d'un défaut de motivation en ne reprenant pas des éléments favorable à Mme C..., déclarant : « l'arrêté en litige n'est pas entaché d'un défaut de motivation pour ne pas comporter le rappel d'éléments que Mme C... regarde comme lui étant favorables ».
2. Stipulations de l'article 8 de la CEDH : La cour a écarté les arguments relatifs à la méconnaissance de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme sur le droit à la vie privée et familiale, en indiquant que les moyens avancés par Mme C... n'étaient que des reproductions en appel et ne démontraient pas d'éléments nouveaux.
3. Obligation de quitter le territoire : La cour a également précisé que, sous réserve des risques encourus par Mme C..., le préfet doit procéder à l'éloignement de la personne vers son pays d'origine, ce qui ne laisse pas de place à l'appréciation de l'impact de cette mesure sur sa vie familiale en France.
4. Rejet des conclusions supplémentaires : La cour a enfin rejeté les conclusions relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, considérant que Mme C..., en tant que partie perdante, ne pouvait prétendre à un remboursement des frais.
Interprétations et citations légales
1. Obligation de motivation : La décision s'appuie sur des dispositions légales garantissant la motivation des décisions administratives :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article impose une obligation de motivation des décisions de refus de titre de séjour, se limitant à l'énoncé des motifs envisagés par l'administration.
2. Droit à la vie privée et familiale :
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a considéré que les arguments de Mme C... concernant cet article n'étaient pas suffisamment étayés et étaient en grande partie redondants.
3. Politique d'éloignement :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 (II) : Ce dernier impose au préfet l’obligation d’éloigner l’intéressé vers le pays dont il est ressortissant, limitant ainsi son appréciation sur l’impact familial de la mesure d’éloignement. La cour a statué que cette obligation ne laissait pas lieu à une appréciation des conséquences sur la vie de Mme C... : « ce qui exclut toute appréciation de sa part notamment de l'incidence de la mesure sur la vie privée et familiale ».
En conclusion, la décision est fondée sur une interprétation stricte des normes de droit administratif quant à la motivation des décisions de refus de séjour et la procédure d'éloignement, tout en respectant les contraintes légales qui en découlent.