Résumé de la décision
M. B... a demandé l'annulation d'un jugement et d'un arrêté du 29 septembre 2020 lui imposant une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et fixant son pays de destination. Il soutenait que cette décision violait son droit à la vie familiale selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, et que la fixation du pays de destination le mettait en danger. La cour a rejeté sa requête, considérant qu'il ne démontrait pas l’existence de risques pour sa vie ou sa liberté en Albanie en raison de sa sexualité, ainsi que l’absence d’un lien substantiel avec la France, ce qui justifiait la décision d’éloignement.
Arguments pertinents
1. Absence de liens matériels et moraux avec la France : La cour souligne que M. B... ne peut pas prétendre que son centre d'intérêts se situe en France, alors qu'il n'y réside que depuis trois ans et vit en situation irrégulière. En conséquence, le moyen tiré de la violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme est écarté.
Citation pertinente : "[...] il n'est pas fondé à soutenir que le centre de ses intérêts matériels et moraux se trouverait en France."
2. preuve des risques en Albanie : En vertu de l'article L. 513-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, c'est à M. B... d'établir les risques auxquels il serait exposé en Albanie. La cour constate qu'il n'a pas prouvé les dangers qui l'attendraient en raison de sa sexualité.
Citation pertinente : "Or, M. B... n'établit pas [...] la réalité des risques qu'il allègue encourir en Albanie, à raison de sa sexualité."
3. Justification du rejet des conclusions : La cour conclut que M. B... n'est pas fondé à contester le jugement du tribunal administratif de Lyon, annulant ainsi ses demandes d’annulation et d’injonction.
Citation pertinente : "Il résulte de ce qui précède que M. B... n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que [...] le magistrat désigné par la présidente du tribunal administratif [...] a rejeté sa demande."
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article établit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a interprété que la durée de séjour de M. B... et son statut de précarité en France ne fournissent pas un fondement suffisant pour affirmer une violation de cet article, étant donné l’absence de liens significatifs.
2. Article L. 513-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce texte impose à l’étranger de prouver que son retour vers son pays d’origine mettrait sa vie ou sa liberté en danger. La cour souligne la nécessité de cette preuve, que M. B... n'a pas fournie.
Citation pertinente : "Un étranger ne peut être éloigné à destination d'un pays s'il établit que sa vie ou sa liberté y sont menacées..."
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article mentionne le principe selon lequel l'État peut être condamné à payer les frais de justice. Toutefois, la cour a décidé que les conclusions de M. B... étant rejetées, il ne pouvait prétendre à l'octroi de cette somme.
En combinant ces éléments, la décision de la cour met en lumière l'importance de la charge de la preuve quant aux risques encourus par l'individu dans son pays d'origine et la nécessité que les liens familiaux ou sociaux soient suffisamment pertinents pour justifier une protection en vertu de la Convention.