Résumé de la décision
Mme A... B..., ressortissante guinéenne, a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français. Elle a fait appel, soutenant plusieurs arguments, notamment qu'elle n'avait pas été convoquée à l’audience et que le préfet n’avait pas correctement examiné sa situation. Le 2 septembre 2020, la cour administratives d'appel de Marseille a rejeté sa requête, considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure : La cour a constaté que Mme B... avait bien été convoquée à l’audience par lettre recommandée, retournée avec mention "présenté/avisé". Ainsi, la procédure suivie devant le tribunal a été jugée régulière.
- Citation pertinente : "Il suit de là que, contrairement à ce que soutient la requérante, la procédure suivie devant le tribunal a été régulière."
2. Absence de demande de titre de séjour : Mme B... n'avait pas soumis de demande de titre de séjour en dehors du cadre de l’asile, ce qui a conduit à maintenir que le préfet a agi correctement en constatant qu'elle n'avait plus le droit de se maintenir sur le territoire français.
- Citation pertinente : "C'est à bon droit que [...] le préfet s'était borné à constater qu'elle ne bénéficiait plus du droit de se maintenir sur le territoire français."
3. Droit à la vie privée et familiale : La cour a jugé que Mme B... n'avait pas prouvé que l'arrêté du préfet portait atteinte de manière excessive à son droit à une vie privée et familiale normale, évoquant l'interprétation des articles de la Convention européenne des droits de l'homme.
- Citation pertinente : "Mme B... n'établit pas que l'arrêté contesté du préfet a porté une atteinte excessive à son droit à mener une vie privée et familiale normale."
Interprétations et citations légales
1. Régularité de l'audience : L'article R. 222-1 du code de justice administrative stipule que les décisions peuvent être rejetées si elles sont manifestement dépourvues de fondement. La cour a appliqué cet article pour conclure à la régularité de la procédure suivie, se basant sur le fait que Mme B... avait reçu notification.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : "Les présidents des cours administratives d'appel [...] peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter les [...] requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement."
2. Motivation et examen de la situation : La cour a estimé que le préfet n’avait pas à fournir une motivation détaillée pour le délai de départ volontaire fixé, consolidant ainsi un principe où ce type de décision administrative peut être pris sans justification poussée.
- Citation pertinente : "Le préfet n'avait pas à motiver spécialement la décision par laquelle, [...] il ne lui a pas accordé un délai d'une durée supérieure."
3. Droit à une vie familiale : En référence à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, la cour a jugé que le droit à une vie privée et familiale ne confère pas aux étrangers le droit de choisir leur lieu de résidence. Cette interprétation est cruciale pour définir les limites des droits d'un ressortissant étranger à prendre des décisions concernant son séjour en France.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance."
En somme, la cour a appliqué des principes juridiques clairs pour justifier le rejet de la requête de Mme B..., en mettant l'accent sur la régularité de la procédure et les limites des droits attribués aux ressortissants étrangers sur le territoire français.