Résumé de la décision
M. A... a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier du 5 avril 2018, qui a rejeté sa demande d'annulation d'un permis d'aménager délivré à la société GGL Aménagement pour un projet de lotissement à Villeneuve-lès-Maguelone. M. A... contestait son absence d'intérêt à agir en tant que voisin des parcelles concernées. La cour a confirmé le jugement de première instance, concluant que M. A... ne satisfaisait pas les conditions d'intérêt à agir conformément à la législation sur l'urbanisme, étant donné la distance significative entre son bien et le projet.
Arguments pertinents
1. Absence d'intérêt à agir: La cour a affirmé que M. A... ne pouvait pas justifier d'un intérêt à agir en raison de la distance (plus de 400 mètres) entre sa propriété et les parcelles concernées (parcelles cadastrées n° 351 et n° 352). Selon la jurisprudence, les voisins immédiats justifient un intérêt à agir lorsque le projet pourrait affecter directement leur occupation ou jouissance du bien : « Il appartient à tout requérant [...] de préciser l'atteinte qu'il invoque pour justifier d'un intérêt lui donnant qualité pour agir » (Code de l'urbanisme - Article L. 600-1-2).
2. Arguments additionnels insuffisants: M. A... a soulevé des arguments en appel concernant les impacts sur la faune et la flore, déclarant que le projet nuirait à la survie des abeilles et à leurs activités d'élevage, mais ceux-ci n'étaient pas considérés comme ayant un lien suffisant avec l'impact sur son bien. La cour a noté : « les nouveaux arguments développés en appel... ne sont pas de nature à démontrer que le projet contesté [...] aurait pour effet d'affecter directement les conditions d'occupation, d'utilisation ou de jouissance du bien qu'il occupe ».
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur une interprétation stricte des dispositions relatives à la capacité à agir en matière d'urbanisme. En particulier, l'article L. 600-1-2 du Code de l'urbanisme stipule que seules les personnes ayant un lien immédiat et direct avec le projet peuvent contester les permis. Il est crucial pour un requérant comme M. A... de fournir des éléments probants établissant qu'il pourrait être affecté :
- Code de l'urbanisme - Article L. 600-1-2: "Une personne autre que l'État, les collectivités territoriales [...] n'est recevable à former un recours pour excès de pouvoir [...] que si la construction, l'aménagement ou les travaux sont de nature à affecter directement les conditions d'occupation, d'utilisation ou de jouissance du bien qu'elle détient ou occupe."
La cour a également fait référence à l'article R. 222-1 du Code de justice administrative, qui permet de rejeter les requêtes manifestement dépourvues de fondement :
- Code de justice administrative - Article R. 222-1: "Les [...] présidents des formations de jugement des cours peuvent [...] par ordonnance, rejeter [...] les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement."
Cette décision souligne l'importance d'un lien direct entre les requérants et les projets en cause pour valider leur droit à contester des décisions administratives en matière d'urbanisme.