Résumé de la décision
En date du 16 novembre 2020, la Cour administrative d'appel de Marseille a rejeté la requête de M. A..., qui demandait l'annulation d'une ordonnance du 15 octobre 2020 rendue par le juge des référés du tribunal administratif de Nîmes. M. A... souhaitait obtenir une expertise graphologique pour prouver que la signature sur un accusé de réception contesté, qui était censé notifier une décision d'opposition à ses travaux, n'était pas de lui. La Cour a considéré que le juge des référés n'avait pas commis d'erreur en refusant cette demande, car M. A... n'a pas démontré l'urgence ou l'utilité de l'expertise dans ce contexte.
Arguments pertinents
1. Utilité de l'expertise : M. A... soutenait que l'expertise graphologique était essentielle pour établir qu'il n’était pas l'auteur de la signature figurant sur l'accusé de réception. La Cour a relevé que l'utilité d'une mesure d'expertise doit être appréciée non seulement au regard des éléments disponibles pour le demandeur, mais aussi selon l’intérêt de cette mesure dans la perspective d’un litige principal. À cet égard, la Cour a constaté :
> "il appartient au juge des référés d'apprécier l'utilité de la mesure demandée sur ce fondement."
2. Délai de notification : Bien que M. A... ait reconnu avoir reçu la décision d'opposition au plus tard le 5 mai 2020, la Cour a noté que cette circonstance ne conférait pas à l'expertise demandée un caractère d'utilité urgent :
> "le requérant ne fait valoir aucune circonstance particulière, notamment d'urgence quant aux constatations auxquelles il conviendrait que l'expert procède."
3. Condition d'urgence non satisfaite : Il a été conclu que M. A... n’arrivait pas à justifier de l’urgence qui serait nécessaire pour ordonner une expertise en référé, affirmant ainsi que le jugement du président du tribunal n’avait pas à être contesté.
Interprétations et citations légales
La décision a reposé sur plusieurs textes du Code de justice administrative, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Ce texte permet au juge des référés de prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction sur simple requête.
- Code de justice administrative - Article L. 555-1 : Établit la compétence du président de la cour administrative d'appel pour statuer sur les appels formés contre les décisions du juge des référés.
- Code de justice administrative - Article R. 625-1 : Indique que les mesures d’instruction demandées peuvent être ordonnées même si une requête au fond est en cours.
Il est pertinent de noter que ces articles réfèrent à la nécessité d'étudier la mesure d'expertise demandée à la lumière de l’urgence et de l'utilité dans le cadre du litige principal en cours. La Cour a mis en évidence que l’absence de nouvelles preuves ou l'absence de circonstances justifiant la demande de référé a conduit au rejet de la requête de M. A... en affirmant que :
> "M. A... n'est pas fondé à se plaindre de ce que, par l'ordonnance attaquée, le juge des référés... a rejeté sa demande."
En somme, la décision souligne l'importance pour le demandeur d'établir non seulement la légitimité, mais aussi l'urgence de la demande d'expertise dans le cadre des référés administratifs.