Résumé de la décision :
La société anonyme TMF Location a déposé une requête pour annuler une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande de paiement d'une somme de 17 059,20 euros au titre d'un marché public pour la location de barrières au festival Electrobeach. TMF Location soutenait que la SAEM Events Made In France (son cocontractant) agissait pour le compte de la commune de Le Barcarès, et que la juridiction administrative était donc compétente. Toutefois, la Cour a confirmé le rejet de la requête, considérant que le contrat en question relevait du droit privé puisque la SAEM Events Made In France agissait de manière autonome.
Arguments pertinents :
1. Incompétence de la juridiction administrative :
La Cour a retenu que le contrat conclu entre TMF Location et la SAEM Events Made In France, bien que lié à des activités d'intérêt général, n’était pas conclu pour le compte d'une personne publique, affirmant qu’"il n'est établi ni même allégué qu'il constituerait l'accessoire d'un contrat de droit public".
2. Autonomie de la SAEM :
La Cour a souligné l'autonomie de la SAEM dans la gestion du festival, concluant que celle-ci agissait en tant que personne privée, ce qui conforte l'incompétence de la juridiction administrative en matière de litige contractuel : "ni le fait que le capital de la société d'économie mixte locale soit majoritairement détenu par la commune du Barcarès, ni la domiciliation de la société, ni le contrôle administratif" ne suffisent à qualifier la SAEM Events Made In France d'agent de la commune.
Interprétations et citations légales :
1. Droit des contrats publics :
La Cour souligne les distinctions entre les contrats de droit public et de droit privé, mentionnant qu'un contrat est en principe un contrat de droit privé sauf si l'une des parties agit pour le compte d'une personne publique. Cela se fonde sur le principe général que "les contrats conclus entre personnes privées sont en principe des contrats de droit privé", ce qui est précisé dans le Code civil.
2. Code de la commande publique et autonomie des SEM :
La décision fait référence à la notion d'autonomie des sociétés d'économie mixte locales (SEM) dans l’exercice de leurs compétences. Le Code général des collectivités territoriales spécifie, dans ses articles L. 1524-1 et suivants, qu'une SEM, bien que relevant en partie d'une collectivité publique, conserve une certaine latitude dans sa gestion. La Cour a ainsi jugé que la SAEM Events Made In France a "effectué de façon autonome, sur les plans administratif et financier, les actes d'exploitation et d'administration".
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la qualification des parties dans les contrats tenus par des sociétés d'économie mixte et rappelle la distinction cruciale entre relations contractuelles de droit privé et de droit public.