Résumé de la décision
Mme D..., une ressortissante russe, a interjeté appel du jugement rendu par le tribunal administratif de Montpellier, qui avait rejeté sa demande visant à contester un arrêté préfectoral du 5 novembre 2018. Cet arrêté refusait la délivrance d'un titre de séjour, l'obligeait à quitter le territoire français dans un délai de 30 jours, et fixait son pays de destination. La Cour administrative d'appel de Marseille a finalement rejeté la requête de Mme D..., considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Autorité incompétente : Mme D... a plaidé que l'arrêté préfectoral avait été pris par une autorité incompétente, mais la Cour a écarté cet argument sans l'analyser en profondeur, affirmant que les éléments présentés étaient insuffisants.
2. Erreur manifeste d'appréciation : Elle a également soutenu que la décision était entachée d'erreur manifeste d'appréciation, notamment à cause de la méconnaissance des dispositions de l'article L.313-11, 11° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La Cour a jugé que ses liens familiaux et privés en France, bien que mentionnés, n'étaient pas prouvés de manière suffisamment substantielle.
3. Violation de l'article 8 de la CEDH : L'argument selon lequel la décision violait l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, a également été rejeté. La Cour a précisé que "les pièces fournies (...) sont insuffisamment diversifiées et peu probantes pour établir le caractère stable de ses liens privés et familiaux en France."
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du code de justice administrative : La Cour s'est référée à cet article pour affirmer que le président des formations de jugement peut rejeter une requête manifestement dépourvue de fondement. Cela a été établi dès la première analyse de la demande d'appel de Mme D..., considérée comme ayant peu de mérites.
2. Article L. 313-11, 11° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article concernant les conditions de délivrance des titres de séjour n’a pas été étayé par des éléments probants dans le dossier de Mme D..., ce qui a conduit la Cour à conclure à une absence d'arguments solides.
3. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : La décision souligne que la simple mention de l'implication de Mme D... dans ses activités bénévoles auprès d'une organisation comme la Croix-Rouge ne constitue pas en soi une atteinte excessive à son droit de mener une vie familiale normale, affirmant que ce droit ne doit pas être interprété de façon à empêcher l'État d’appliquer des mesures d'expulsion.
Cette décision montre comment des éléments tangibles et diversifiés doivent être présentés pour contester la légitimité d'un refus de titre de séjour, et comment la Cour administrative d'appel s'en tient à des critères stricts d'évaluation de la preuve en matière de droits des étrangers.