Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Marseille a examiné le recours en rectification d'erreur matérielle formulé par le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports concernant l'arrêt n° 19MA03279 du 9 novembre 2020. Cet arrêt avait annulé la décision de non-renouvellement du contrat de Mme VuillierDellapina par le GRETA Tourisme-Hôtellerie de Nice, et enjoignait la réintégration de l’agent au 30 juin 2016. En conséquence, la cour a rectifié l'erreur en remplaçant la mise à la charge de l'État par celle du lycée Paul Augier, établissement support du GRETA, pour le paiement de 2 000 euros à titre de frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
1. Autonomie de l'établissement : La cour a affirmé que le GRETA, en tant qu'entité autonome, emploie ses agents par l'intermédiaire de l'établissement support, ce qui a conduit à la conclusion que Mme VuillierDellapina était agent non titulaire de l'établissement et non de l'État. La décision de l'établissement de non-renouvellement n'engage pas la responsabilité financière de l'État.
2. Erreurs matérielles : La cour a reconnu que la mise à la charge de l'État d'une somme au titre des frais exposés était une erreur matérielle ayant eu une influence sur le jugement. Elle a expliqué que les règles procédurales doivent être respectées, surtout dans le cadre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, qui permet d'imposer les frais à l’une des parties.
> Citation : "Dès lors que ce dispositif atteste d'une réelle autonomie de l'EPLE support du groupement, celui-ci doit être regardé comme le seul employeur des personnels exerçant pour le GRETA."
Interprétations et citations légales
Les dispositions des articles du code de l'éducation et du code de justice administrative jouent un rôle crucial dans cette décision.
- Code de l'éducation - Article D. 423-1 : Ce texte stipule que les personnels du GRETA sont recrutés par le chef de l'établissement support, ce qui fonde l'autonomie de l'établissement et sa responsabilité en tant qu'employeur.
- Code de justice administrative - Article R. 833-1 : Cet article permet à une partie de demander la rectification d'une décision lorsque celle-ci est entachée d'une erreur matérielle. La cour a appliqué ce principe pour corriger la mise à la charge financière, reconnaissant ainsi l'importance de la précision dans les décisions judiciaires.
> Citation : "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification."
En somme, cette décision met en lumière la nécessité d’une clarification des responsabilités employeurs dans des structures comme les GRETA et la rigueur procédurale requise pour traiter les recours en rectification d'erreur matérielle, garantissant ainsi le respect des droits des parties concernées.