Résumé de la décision :
Dans une ordonnance rendue le 2 décembre 2016, le juge des référés du tribunal administratif de Nîmes a rejeté la demande de M. et Mme D... qui sollicitaient une indemnité provisionnelle de 30 000 euros en raison des désordres causés par des ruissellements d'eau consécutifs à la création d'une zone d'aménagement concerté. M. et Mme D... ont par la suite interjeté appel, demandant l'annulation de cette ordonnance. La Cour a confirmé la décision du juge des référés, considérant que les requérants n'avaient pas établi le fondement juridique de leur demande et que leur responsabilité n'était pas non sérieusement contestable. En conséquence, la requête a été rejetée, tout comme les conclusions de M. E... relatives aux frais exposés.
Arguments pertinents :
1. Sur le fondement juridique de la demande : La décision souligne que « l'auteur d'une requête doit préciser le fondement juridique de sa demande ». En l'occurrence, M. et Mme D... n'ont pas spécifié les régimes de responsabilité qu'ils entendaient invoquer, ne se basant que sur des conclusions d'expertise sans en tirer les implications juridiques nécessaires.
2. Absence de qualification juridique : Le juge a noté que si un rapport d'expertise peut éclairer la juridiction sur des faits, il ne peut pas qualifier juridiquement ceux-ci. Le rapport expert ne remplace pas la nécessité d’un fondement juridique solide pour l'action revendiquée.
3. Non fondement à l'indemnité : En raison de la mauvaise articulation des arguments liés à la responsabilité et de l'absence d'établissement d'obligations non sérieusement contestables, M. et Mme D... n'ont pas réussi à démontrer l'urgence à obtenir une provision.
Interprétations et citations légales :
1. Sur les obligations des requérants : Le jugement rappelle l'exigence pour les requérants de déterminer clairement le fondement juridique : « il incombe à l'auteur d'une requête de préciser le fondement juridique de sa demande ». Cela indique une exigence stricte en matière de clarté et de précision dans les requêtes présentées devant le juge.
2. Limites des rapports d'expertise : La cour souligne que le rapport d'expertise, bien que pertinent, ne se substitue pas à une analyse juridique. « Un rapport d'expertise ne peut qualifier juridiquement des faits ». Cette affirmation renforce l'importance de séparer les faits prouvés par une expertise des questions de droit qui en découlent.
3. Violation des droits au titre des frais : Selon l'article L. 761-1 du code de justice administrative, des frais non compris dans les dépens ne peuvent être mis à la charge des parties qui ne sont pas perdantes. La cour a ici appliqué le principe en rejetant à la fois les demandes des requérants et des défendeurs concernant les frais, reflétant la règle selon laquelle « les parties perdantes » doivent supporter les frais.
En somme, la décision met en lumière l'importance de présenter une demande claire, fondée sur des bases juridiques solides, afin de pouvoir obtenir la réparation d'un préjudice dans le cadre judiciaire français.