Résumé de la décision
La SARL Ondine a demandé au juge des référés de la Cour de suspendre l'exécution du jugement du tribunal administratif de Nice, daté du 8 décembre 2017, qui avait rejeté sa demande de décharge concernant des cotisations d'impôt sur les sociétés et des droits de taxe sur la valeur ajoutée pour les années 2010 à 2012. La requête a été déclarée irrecevable, car le jugement contesté était une décision juridictionnelle et non administrative, et la société n'a pas établi l'urgence justifiant la suspension. L'ordonnance du juge a donc rejeté toutes les conclusions de la requête.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision se concentrent sur deux éléments principaux :
1. Irrecevabilité de la demande : Le jugement du 8 décembre 2017, étant une décision juridictionnelle, ne pouvait pas être suspendu selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative. En effet, "les décisions juridictionnelles ne font pas l'objet de la demande de suspension prévue par cet article", ce qui rend la demande de la SARL Ondine irrecevable.
2. Absence d'urgence : La société requérante a avancé des arguments concernant sa situation financière, mais ceux-ci n'étaient pas convaincants, car elle n’a pas fourni de documents probants pour attester de l’urgence de sa situation. Par conséquent, le juge a indiqué que "la société requérante n'établit pas l'existence d'une situation d'urgence justifiant le prononcé des mesures de suspension demandées".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs articles du Code de justice administrative sont appliqués :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative si l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de cette décision. Toutefois, l'orientation de ce texte a été ici citée pour établir que "le jugement du 8 décembre 2017 n'ayant pas la nature d'une décision administrative mais d'une décision juridictionnelle, il ne peut donc faire l'objet d'une demande de suspension."
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet au juge de rejeter une demande qui n’a pas un caractère d’urgence ou qui ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative. D'après la décision, "la requête de la SARL Ondine doit être rejetée en toutes ses conclusions par la procédure prévue à l'article L. 522-3".
Ces articles offrent les fondements juridiques sur lesquels repose la décision, illustrant clairement la distinction entre les décisions administratives et juridictionnelles et mettant en lumière les conditions d'urgence nécessaires pour une suspension d'exécution.