Résumé de la décision
Mme B... épouse A..., de nationalité arménienne, a fait appel d'un jugement rendu le 20 mai 2021 par le tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande contre un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait de quitter le territoire français. Dans sa requête d'appel enregistrée le 14 octobre 2021, Mme B... contestait la décision du préfet, arguant principalement d'une insuffisante motivation de l'arrêté, d'une méconnaissance de ses droits au regard de la Convention européenne des droits de l'homme, ainsi que d'une erreur manifeste d'appréciation. La Cour a finalement rejeté sa requête, considérant qu’elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Insuffisante motivation et examen incomplet : La Cour a écarté les moyens avancés par Mme B... en se fondant sur les motifs retenus par le tribunal administratif. Elle a souligné que la requérante n'avait pas apporté d'éléments probants concernant sa présence en France, affirmant : "la requérante ne fournit pas de pièces permettant d'établir de manière probante la durée et le caractère habituel de sa résidence sur le territoire national."
2. Violation des droits privés et familiaux : Mme B... soutenait que l’arrêté préfectoral violait son droit au respect de sa vie privée en raison de son insertion sociale en France. La Cour a jugé que son cas ne justifiait pas une telle violation, soulignant que l'arrêté ne portait pas atteinte disproportionnée à ses droits : "l'arrêté en litige ne peut être regardé comme portant une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale."
3. Erreurs manifestes d'appréciation : La Cour a reconnu que le moyen tiré de l'erreur manifeste d’appréciation devait également être écarté, joignant cela à une analyse de la situation de Mme B..., qui, selon la Cour, ne témoignait pas d'une insertion socioprofessionnelle particulièrement notable.
Interprétations et citations légales
L'arrêté du préfet s'appuie sur plusieurs bases légales, notamment l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, et l'article L. 313-11 7° du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui régit les conditions de délivrance des titres de séjour.
- CE - Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance." Cet article a été interprété et appliqué pour évaluer si la décision du préfet portait atteinte à la vie familiale de la requérante.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 7°: Ce texte énonce les conditions sous lesquelles un étranger peut se voir accorder un titre de séjour pour des raisons de vie privée ou familiale. La Cour a noté qu'aucune preuve concluante n'avait été fournie par Mme B... pour prouver son droit à un titre de séjour.
En conclusion, la décision de rejeter la requête de Mme B... repose sur une interprétation rigoureuse des textes applicables et un examen précis des circonstances personnelles de la requérante, qui n'ont pas suffi à établir l'inadéquation de l'arrêté préfectoral.