Résumé de la décision
M. A..., de nationalité albanaise, a contesté un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français. Il a présenté une requête devant la Cour, mais a ensuite déclaré qu'il ne s'opposait pas au non-lieu à statuer opposé par le préfet, ce qui a été interprété comme un désistement de sa demande d'annulation. La Cour a pris acte de ce désistement et a rejeté ses conclusions relatives à l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Désistement de la requête : M. A... a clairement exprimé, dans son mémoire du 27 janvier 2022, qu'il ne s'opposait pas au non-lieu à statuer proposé par le préfet, ce qui implique un désistement de ses conclusions en annulation. La Cour a donc jugé approprié de lui donner acte de ce désistement.
2. Rejet des conclusions d'aide juridictionnelle : Bien que M. A... ait maintenu ses conclusions basées sur les dispositions légales, la Cour a considéré qu'il n'y avait pas lieu, dans les circonstances particulières de l'espèce, de répondre favorablement à cette demande.
Interprétations et citations légales
1. Désistement : La Cour a interprété l'absence d'opposition de M. A... au non-lieu à statuer comme un désistement de ses conclusions. Cette approche est conforme aux principes du droit administratif où un désistement exprimé par le requérant permet de mettre fin à la procédure.
- Code de justice administrative - Article R. 411-8 : « Le désistement d'instance est toujours possible en cours d'instance. Les parties doivent en faire la déclaration au greffe. »
2. Aide juridictionnelle : Concernant la demande d'aide juridictionnelle, la Cour a entendu le maintien des conclusions sur cette base, mais elle a souligné que, dans le contexte de l'affaire, cette demande ne pouvait être satisfaite. Cela peut s’interpréter sous l'angle du principe de l'absence d'urgence ou de nécessité justifiant la prise en charge des frais par l'État.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 1 : « La justice est un droit. L'aide juridictionnelle est l'assistance de l'Etat, apportée à toute personne qui invoque un droit et se trouve incapable de faire face aux frais de justice. »
3. Droit à un procès équitable : M. A... avait également évoqué des violations potentielles des droits garantis par la Convention européenne des droits de l'homme, notamment concernant l'article 8 sur la vie familiale et l'article 3 sur l'interdiction des traitements inhumains et dégradants. Toutefois, dans la mesure où la requête a été désistée, ces considérations n'ont pas été examinées en profondeur par la Cour.
Conclusion
La décision de la Cour administrative d'appel montre l'importance du respect des procédures judiciaires et des droits des parties en matière de désistement ainsi que l'application des principes d'aide juridictionnelle. M. A..., ayant abandonné ses demandes, a vu ses souhaits de contestation écartés sans que des questions de fond ne soient réellement examinées.