Résumé de la décision
La SARL Buddha Garden, un restaurant à Marseille, a contesté des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés et des rappels de TVA suite à une vérification de comptabilité pour la période de 2011 à 2013. Après un jugement partiel du tribunal administratif de Marseille en mai 2019, la SARL a demandé au juge des référés de suspendre la mise en recouvrement des impositions et pénalités restantes. Le juge a rejeté cette demande, considérant que les moyens invoqués ne créaient pas de doute sérieux sur la légalité des impositions.
Arguments pertinents
1. Urgence et doute sérieux : Le juge a souligné que pour ordonner la suspension de la mise en recouvrement, il fallait démontrer à la fois l'urgence et un doute sérieux quant à la régularité de la procédure d'imposition. Il a constaté que la SARL Buddha Garden n'avait pas réussi à établir ces éléments.
> "Le prononcé de cette suspension est subordonné à la double condition, d'une part, qu'il soit fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux sur la régularité de la procédure d'imposition ou sur le bien-fondé de l'imposition et, d'autre part, que l'urgence justifie la mesure de suspension sollicitée."
2. Inadéquation des moyens invoqués : Les arguments de la SARL concernant l'irrégularité des traitements informatiques et le rejet de sa comptabilité ont été jugés non convaincants. Le juge a estimé qu'aucun des moyens n'était manifestement de nature à créer un doute sérieux.
> "Aucun des moyens invoqués par la SARL Buddha Garden n'est manifestement de nature, au vu de la demande, à créer un doute sérieux sur la régularité de la procédure d'imposition ou sur le bien-fondé des impositions."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de suspendre l'exécution d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux sur la légalité de la décision. Cela souligne l'importance de la double condition d'urgence et de doute sérieux.
> "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." (Code de justice administrative - Article L. 521-1)
2. Article L. 47 A du Livre des procédures fiscales : Cet article impose à l'administration fiscale de notifier au contribuable la nature des investigations souhaitées lorsqu'elle utilise des systèmes informatisés. La SARL a soutenu que cette obligation n'avait pas été respectée, mais le juge a estimé que cela ne suffisait pas à établir un doute sérieux.
> "En présence d'une comptabilité tenue au moyen de systèmes informatisés et lorsqu'ils envisagent des traitements informatiques, les agents de l'administration fiscale indiquent par écrit au contribuable la nature des investigations souhaitées." (Livre des procédures fiscales - Article L. 47 A)
En conclusion, la décision du juge des référés de rejeter la demande de la SARL Buddha Garden repose sur l'absence de preuves suffisantes pour établir un doute sérieux sur la légalité des impositions contestées, ainsi que sur l'absence d'urgence justifiant la suspension de la mise en recouvrement.